Anouar el-Sadate (1918 - 1981)
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Anouar el-Sadate
أنور السادات
Anouar el-Sadate, en 1980.
Anouar el-Sadate, en 1980.
Fonctions
Président de la République arabe d'Égypte[1]
(3e chef de l'État égyptien)
[2]
(11 ans et 8 jours)
Vice-président Ali Sabri
Mahmoud Fawzi
Hosni Moubarak
Premier ministre Mahmoud Fawzi
Salaam Al Badri
Lui-même
Aziz Sedki
Abdelaziz Muhammad Hejazi
Mamdouh Muhammad Salem
Mustafa Khalil
Lui-même
Prédécesseur Gamal Abdel Nasser
Successeur Soufi Abou Taleb (intérim)
Hosni Moubarak
77e Premier ministre égyptien

(1 an 4 mois et 21 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Mustafa Khalil
Successeur Hosni Moubarak
73e Premier ministre égyptien

(1 an 5 mois et 30 jours)
Président Lui-même
Prédécesseur Aziz Sedki
Successeur Abdelaziz Muhammad Hejazi
15e vice-président de la République arabe unie

(9 mois et 25 jours)
Président Gamal Abdel Nasser
Prédécesseur Hussein el-Shafei
Successeur Ali Sabri
10e vice-président de la République arabe unie
17 février
(1 mois et 6 jours)
Président Gamal Abdel Nasser
Prédécesseur Hussein el-Shafei
Successeur Hassan Ibrahim
Président de l'Assemblée du peuple d'Égypte
(fonction interrompue
du 28 septembre 1961 au 26 mars 1964)

(8 ans 3 mois et 22 jours)
Prédécesseur Abdel Latif Boghdadi
Successeur Mohamed Labib Skokeir
Biographie
Nom de naissance Mohammed Anouar el-Sadate
Date de naissance
Lieu de naissance Mit Abu al-Kum (Égypte)
Date de décès (à 62 ans)
Lieu de décès Le Caire (Égypte)
Nature du décès Assassinat
Nationalité égyptienne
Parti politique Union socialiste arabe puis
Parti national démocratique
Conjoint 1) Ehsan Madi
2) Jihane el-Sadate
Enfant(s) Premier mariage :
Kamelia el-Sadate
Deuxième mariage :
Gamal el-Sadate
Lobna el-Sadate
Noha el-Sadate
Jihane el-Sadate
Religion Islam

Signature

Anouar el-Sadate Anouar el-Sadate
Premiers ministres égyptiens
Présidents de la République arabe d'Égypte
Prix Nobel de la paix de 1978

Anouar el-Sadate, transcrit également ʼAnwar as-Sadāt (en arabe : أنور السادات ; nom complet Muhammad Anouar el-Sadate arabe : محمد أنور السادات Muḥammad ʼAnwar as-Sādāt, prononcé en arabe égyptien [mæˈħæmmæd ˈʔɑnwɑɾ essæˈdæːt ]), né le et assassiné le , est un homme d'État égyptien.

Président de l'Assemblée du peuple, vice-président de la République du général Gamal Abdel Nasser puis Premier ministre, il occupe les fonctions de président de la République de 1970 jusqu'à son assassinat, en 1981.

Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1978, conjointement avec le Premier ministre israélien Menahem Begin, après les accords de Camp David, au cours desquels il joue un rôle essentiel.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales et études[modifier | modifier le code]

Sadate est né en Égypte, dans un village du Delta du Nil à Mit Aboul Koum dans le Gouvernorat de Menufeya, au sein d'une famille pauvre comptant treize enfants, d'un père égyptien et d'une mère soudanaise.

Il étudie à l'académie militaire royale du Caire et en sort diplômé en 1938. À l'issue de ses études, il est affecté au corps des télécommunications.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

En 1942, Sadate est emprisonné par les troupes britanniques pour les activités qu'il mène contre l'occupation britannique en animant un réseau d'espionnage en faveur de l'Afrika Korps, les nazis ayant promis en cas de victoire allemande de libérer l'Égypte[3],[4]. Après la guerre israélo-arabe de 1948, il participe à la création de l'association clandestine du Mouvement des officiers libres (il a alors le grade de lieutenant-colonel), dont le but est de libérer l'Égypte du contrôle britannique, et participe en 1952 au coup d'État qui détrône le roi Farouk Ier.

Débuts dans la politique[modifier | modifier le code]

En 1960, après avoir assumé quelques fonctions ministérielles dans le gouvernement égyptien, il devient président de l'Assemblée du Peuple, la Chambre basse du Parlement. puis est nommé le vice-président par son ami le président Gamal Abdel Nasser.

Le 5 octobre 1970, après la mort de Nasser, il est désigné par l'Union socialiste arabe - parti unique - comme candidat unique à la présidence de la République arabe unie. Son élection est entérinée par référendum à près de 90 %. Sa désignation par le parti surprend les experts qui voyaient comme successeur possible à Nasser le pro-soviétique Ali Sabri, ou le pro-américain Zacharia Mohieddine[3].

Présidence de la République[modifier | modifier le code]

Menahem Begin, Jimmy Carter et Anouar el-Sadate en 1978, à Camp David.

En 1973, Sadate, de concert avec la Syrie, mène l'Égypte dans la guerre de Kippour contre Israël pour tenter de reprendre le Sinaï perdu en 1967 lors de la guerre des Six Jours. Il élabore dans ce but une manœuvre militaire afin de masquer ses plans : faisant passer ses mouvements de troupes le long du canal de Suez pour des exercices militaires - fréquents à l'époque dans l'armée égyptienne - il met ainsi l'armée égyptienne dans une position favorable sans éveiller les soupçons israéliens. En parallèle, il s'assure suffisamment de soutien militaire et logistique, sans que ses alliés ne soient au courant du jour où l'armée passerait à l'offensive. Seul Hafez el-Assad, président syrien, est informé afin de mener une offensive coordonnée avec l'assaut égyptien. Le 6 octobre, jour de Yom Kippour (jour du Grand Pardon, le jour le plus saint pour les Juifs), alors que Sadate ordonne le début des hostilités, avec l'opération Badr, l'état-major israélien est surpris et doit se rendre à l'évidence : malgré une nette supériorité militaire de Tsahal, les forces égyptiennes sont décidées à reprendre les territoires perdus en 1967, profitant de la diminution des effectifs du fait de la fête religieuse en Israël. Et même si l'effet escompté par Sadate est réussi, les Égyptiens, tout comme les Syriens, ne peuvent contenir les contre-attaques israéliennes. Finalement, un cessez-le-feu est négocié par les États-Unis et l'Union des républiques socialistes soviétiques, alliés respectifs d'Israël et de l'Égypte, et des pourparlers de désengagement peuvent alors débuter au Kilomètre 101 de la route Le Caire-Suez. Sadate sort certes perdant sur le plan militaire et territorial, il n'en demeure pas moins le grand gagnant : il a prouvé que Tsahal n'est pas invincible - en parvenant à lui faire face quelques jours durant - tout en restaurant l'honneur arabe perdu en 1967 avec une défaite cinglante.

En , Sadate devient le premier dirigeant arabe à effectuer une visite officielle en Israël. Il y rencontre le premier ministre Menahem Begin, et prend la parole devant la Knesset à Jérusalem. Il effectue cette visite après avoir été invité par Begin et recherche un accord de paix permanent. Beaucoup d'autorités du monde arabe réagissent très défavorablement à cette visite, du fait qu'Israël est alors considéré comme un état « voyou » et un symbole de l'impérialisme.

Le , les accords de Camp David sont signés, pour lesquels Sadate et Begin reçoivent le prix Nobel de la paix. Néanmoins, cet accord est extrêmement impopulaire dans le monde arabe et musulman. L'Égypte est alors la plus puissante des nations arabes et une icône du nationalisme arabe. De nombreux espoirs reposaient en effet dans la capacité de l'Égypte à obtenir des concessions d'Israël pour les réfugiés, principalement palestiniens, dans le monde arabe. En signant les accords, Sadate fait défection aux autres nations arabes qui doivent désormais négocier seules. Ceci est donc considéré comme une trahison du panarabisme de son prédécesseur Nasser, détruisant la vision d'un front arabe uni.

L'attentat du 6 octobre 1981[modifier | modifier le code]

En , Sadate lance une offensive majeure contre les intellectuels et les activistes de tout le spectre idéologique. Sont ainsi emprisonnés des communistes, des nasséristes, des féministes, des islamistes, des professeurs d'université, des journalistes et des membres de groupes d'étudiants. Il fait également assigner le patriarche copte orthodoxe Chénouda III à résidence, dans le Monastère Saint-Bishoy et emprisonne aussi un grand nombre de prêtres et évêques de son Église. Au total, près de 1 600 personnes sont arrêtées. Parallèlement, le soutien interne de Sadate disparait sous la pression d'une crise économique, et en réaction à la violence de la répression des dissidents.

Le 6 octobre, un mois après la vague d'arrestations, Sadate est assassiné durant une parade militaire filmée[5] au Caire par des membres de l'armée qui appartiennent à l'organisation du Jihad islamique égyptien, fondée par d'anciens membres des Frères musulmans. Ils s'opposaient à la négociation entamée par Sadate avec Israël ainsi qu'à son usage de la force durant l'opération de septembre. Une fatwa approuvant l'assassinat avait été émise par Omar Abdel Rahman, un imam qui sera par la suite inculpé par les États-Unis pour son rôle dans l'attaque à la bombe du World Trade Center le . Des règles de retrait des munitions lors de la parade avaient été mises en place afin de parer à tout risque de révolte, mais les officiers chargés de leur application étaient en pèlerinage à La Mecque.

Au passage des avions de combat Mirage, un camion de transport de troupes, simulant une panne, s'arrête devant la tribune présidentielle, le lieutenant Khalid Islambouli (qui avait vu son frère cadet Mohamed el-islambouli arrêté au cours d'une rafle d'islamistes) en sort, et se dirige vers le président. Sadate se tient debout pour recevoir son salut, lorsqu'Islambouli jette une grenade fumigène, signal de l'assaut. Les trois autres conjurés sortent alors du camion, lancent des grenades et tirent à l'aide de fusils d'assaut. Khalid Islambouli fait feu à plusieurs reprises sur le président égyptien, secondé par d'autres assaillants, au cri de « Mort au Pharaon ». Il sera par la suite jugé coupable de cet acte et exécuté en avril 1982. Durant l'assaut de nombreux dignitaires présents sont blessés, parmi lesquels James Tully (en), alors ministre irlandais de la Défense[6].

Dans la fusillade qui s'ensuit, sept personnes sont tuées, dont l'ambassadeur de Cuba et un évêque copte orthodoxe, et vingt-huit blessées. Sadate est aérotransporté dans un hôpital militaire où onze médecins l'opèrent. Il est déclaré mort deux heures après son arrivée à l'hôpital. Le vice-président Hosni Moubarak, qui a été blessé à la main durant l'attaque, lui succède. Un nombre record de dignitaires du monde entier se rendent aux funérailles de Sadate, incluant notamment trois anciens présidents américains Gerald Ford, Jimmy Carter et Richard Nixon, mais en l'absence du président en exercice Ronald Reagan pour des raisons de sécurité. A contrario aucun dirigeant arabe ni musulman n'assiste aux obsèques. Contrairement à ce qui s'était produit pour Nasser, en 1970, la cérémonie, très sobre, n'est pas perturbée par un débordement de foule : les autorités ont pris pour mesure radicale de tenir le peuple à l'écart en bouclant les rues proches du monument au soldat inconnu. C'est aux côtés de la dépouille de ce dernier qu'est inhumé Anouar el-Sadate[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Président de la République arabe unie du au .
  2. Par intérim du 28 septembre au 18 octobre 1970.
  3. a et b Chronique du XXe siècle, p. 1067
  4. Admirateur de l'Allemagne, il écrit en 1953 un poème à la gloire d'Hitler. Source : Paul Giniewski, De Massada à Beyrouth : une leçon d'histoire, Presses universitaires de France,‎ 1983, p. 113
  5. (en)The Assassination of Anwar El Sadat
  6. a et b Jean-Christophe Buisson, Assassinés, Perrin,‎ 2013, 368 p. (ISBN 978-2-262-03650-8)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]