Michel Ier | |
Michel Ier en 2007. |
|
Titre | |
---|---|
Prétendant au trône de Roumanie | |
En fonction depuis le (67 ans, 4 mois et 8 jours) |
|
Prédécesseur | Lui-même (roi de Roumanie) |
3e roi de Roumanie (2e règne) |
|
– (7 ans, 3 mois et 24 jours) |
|
Couronnement | |
Premier ministre | Ion Antonescu Constantin Sănătescu Nicolae Rădescu Petru Groza |
Prédécesseur | Carol II |
Successeur | Constantin Ion Parhon (président de la Grande Assemblée nationale) |
Prince héritier de Roumanie | |
– (10 ans, 2 mois et 29 jours) |
|
Monarque | Carol II |
Prédécesseur | Lui-même |
Successeur | Margareta |
3e roi de Roumanie (1er règne) |
|
– (2 ans, 10 mois et 19 jours) |
|
Régent | Prince Nicolae de Hohenzollern (1927-1930) |
Premier ministre | Ion Brătianu Vintilă Brătianu Iuliu Maniu |
Prédécesseur | Ferdinand Ier |
Successeur | Carol II |
Prince héritier de Roumanie | |
– (1 an, 6 mois et 22 jours) |
|
Monarque | Ferdinand Ier |
Prédécesseur | Carol |
Successeur | Lui-même |
Biographie | |
Titre complet | Roi de Roumanie |
Hymne royal | Trăiască Regele |
Dynastie | Maison de Hohenzollern puis Maison royale de Roumanie |
Nom de naissance | Mihai de Hohenzollern-Sigmaringen |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Sinaïa (Roumanie) |
Père | Carol II |
Mère | Hélène de Grèce |
Conjoint | Anne de Bourbon-Parme |
Enfant(s) | Princesse Margareta de Roumanie, princesse héritière Princesse Elena de Roumanie Princesse Irina de Roumanie Princesse Sofia de Roumanie Princesse Maria de Roumanie |
Héritier | Margareta |
|
|
Monarques de Roumanie | |
modifier |
Michel Ier (en roumain : Mihai Ier), né le à Sinaïa, est roi de Roumanie du au et du jusqu'à sa déposition le .
Il est arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria (et donc arrière-arrière-arrière-petit-neveu du roi Léopold), cousin au troisième degré de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, des rois Juan Carlos Ier d'Espagne, Carl XVI Gustaf de Suède, Harald V de Norvège et de la reine Margrethe II de Danemark. Enfin, sa grand-mère paternelle est la cousine germaine de Nicolas II par son arrière-grand-mère Maria Alexandrovna de Russie.
Mihai Ier est né à Sinaïa en Roumanie, fils du prince héritier Carol et de la princesse née Hélène de Grèce et petit-fils du roi Ferdinand Ier, qui règne à l'époque. C'est un des descendants de Christian IX de Danemark surnommé le « beau-père de l'Europe », son arrière-grand-père maternel.
Lorsque le prince Carol quitte le pays avec sa maîtresse Magda Lupescu, renonçant pour cela à ses droits à la Couronne le 28 décembre 1925, les autorités désignent comme héritier le petit Mihai qui n'a que 4 ans.
Il monte à 5 ans sur le trône de Roumanie le 20 juillet 1927, à la mort de Ferdinand Ier, sous une régence composée de son oncle, le prince Nicolae, du patriarche Miron Cristea et de Gheorghe Buzdugan, président de la Cour de cassation. La régence fonctionne tant bien que mal, en fait c'est le parlement qui gouverne jusqu'au 8 juin 1930, quand son père Carol revient en Roumanie, à l'invitation de politiciens insatisfaits de l'inefficacité du régime parlementaire face à l'agitation extrémiste. Carol II se proclame lui-même roi en désignant Michel comme prince héritier, suspend la constitution, forme un « Front de la Renaissance » (Frontul Renasterii) appelé « dictature carliste » et mène une véritable guerre civile contre la Garde de fer (mouvement d'extrême droite xénophobe et antisémite) durant laquelle les fusillades de rue ne sont pas rares. Le 5 septembre 1940, le gouvernement pro-nazi du maréchal Ion Antonescu monte un coup d'État contre le roi Carol II qu'il considère comme anti-allemand. Antonescu force Carol II à abdiquer en faveur de son fils le 6 septembre 1940 et à quitter le pays ; il proclame Mihai roi.
Mihai Ier monte donc sur le trône de Roumanie pour la seconde fois, à 18 ans, mais sans exercer de pouvoir réel : il sert de « paravent légitimiste » au régime Antonescu. Il aurait dit une fois à sa grand-mère : « J'ai appris à ne pas dire ce que je pense et à sourire à ceux que je hais le plus ». Toujours est-il qu'il protège les politiciens démocrates assignés à résidence comme Iuliu Maniu et Ion Brătianu lorsqu'ils protestent contre la politique d'Antonescu et qu'il favorise la Résistance roumaine en sous-main, allant jusqu'à couvrir l'aviateur Bâzu Cantacuzène qui exfiltre les pilotes Alliés tombés en Roumanie ou à fournir des moyens de communication et une garde à la mission clandestine inter-Alliée (mission Autonomous du SOE) à Bucarest[1].
Le 23 août 1944, alors que les armées de l'Union soviétique sont déjà entrées en Roumanie orientale, le roi rejoint les politiciens pro-alliés pour monter un coup d'État contre Antonescu, qu'il jette en prison. Mihai Ier proclame alors la loyauté de la Roumanie vis-à-vis des Alliés, déclare la guerre à l'Allemagne nazie et ouvre le pays à l'Armée rouge, mais cela n'empêche pas l'Union soviétique d'attendre jusqu'au 12 septembre pour accorder l'armistice et d'occuper la Roumanie comme une puissance ennemie vaincue, non comme un pays allié.
Le 6 mars 1945, les pressions soviétiques forcent le roi à nommer un gouvernement pro-soviétique dominé par le Parti communiste roumain. Sous ce régime, le roi apparaît de nouveau comme un pantin, décoré par l'Union soviétique de l'Ordre de la Victoire.
Le 30 décembre 1947, les communistes, en menaçant de s'en prendre aux étudiants qui manifestaient en sa faveur, forcent le roi à abdiquer et abolissent la monarchie en Roumanie. Il doit à son tour quitter le pays en janvier 1948 pour l'exil en Angleterre, puis en Suisse.
Mihai Ier s'installe au Royaume-Uni, puis en Suisse, et en juin 1948 il épouse la princesse Anne de Bourbon-Parme (nièce de Zita de Bourbon-Parme, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, ainsi que du prince Félix de Bourbon-Parme, grand-duc consort de Luxembourg), rencontrée au mariage d'une cousine commune, Élisabeth d'Angleterre. Ce mariage avec un roi déchu, mais surtout orthodoxe, ne plaît guère à la famille catholique de la jeune princesse, dont aucun membre n'assistera au mariage. Le couple aura cinq filles. Le roi devient pilote de ligne commerciale et travaille pour une société d'équipements aéronautiques.
Mihai Ier est revenu en Roumanie en décembre 1990, un an après la révolution de 1989, pour aller se recueillir sur la tombe de sa famille à Curtea de Argeș, mais le gouvernement post-communiste de Ion Iliescu et de Petre Roman craignait la pression des étudiants et des démocrates, alors nombreux à souhaiter une restauration. Mihai Ier a donc été reconduit à la frontière en pleine nuit et a déclaré ne vouloir « ni provoquer ni encourager l'agitation politique ». Le jour suivant, des manifestants ont pourtant été tabassés ou arrêtés, reproduisant la situation que le roi avait déjà connue quarante-trois ans plus tôt, lorsque le pouvoir communiste menaçait de s'en prendre plus violemment encore à ses partisans, s'il refusait d'abdiquer. « Si le peuple veut que je revienne, bien sûr, je reviendrai, mais les Roumains ont subi assez de souffrances pour avoir le droit d'être consultés sur leur avenir » déclara alors l'ancien roi, que la télévision qualifiait de « prétendant ». La consultation, réclamée par ses partisans, n'a jamais eu lieu.
En 1992, le président Ion Iliescu permet à l'ex-roi Mihai Ier de revenir en Roumanie pour les célébrations de Pâques, où une foule nombreuse se presse pour le rencontrer. À Bucarest, plus d'un million de personnes se rassemblent pour le voir. La popularité de l'ex-roi alarme le gouvernement et Mihai Ier est interdit de séjour pendant cinq ans. En 1997, après l'arrivée du nouveau président Emil Constantinescu, l'État redonne la citoyenneté roumaine à l'ex-roi Mihai, ce qui lui permet de revenir en Roumanie. Il vit actuellement entre la Suisse et la Roumanie, dans une résidence officielle, le palais Elisabeta, situé à Bucarest, qui est mis à sa disposition, étant considéré comme un ancien chef d'État par le gouvernement roumain.
Depuis 1997, Mihai Ier et sa famille ont préféré se rapprocher du gouvernement roumain. L'ancien roi a pris en charge quelques actions quasi-diplomatiques : par exemple, en 1997, il fit le tour des pays européens pour promouvoir l'admission de la Roumanie dans l'OTAN et dans l'Union européenne, et fut reçu officiellement par les représentants des gouvernements. Son épouse et ses filles ont organisé et financé des fondations humanitaires. En retour, le gouvernement leur a rétrocédé une partie des anciennes propriétés royales (châteaux de Săvârșin et de Peleș), ce qui a d'ailleurs provoqué les protestations des dizaines de milliers de petits propriétaires qui, depuis 1990, attendent toujours la rétrocession de leurs terrains ou immeubles, en se ruinant en frais de justice. Michel Ier pense que la restauration de la monarchie en Roumanie ne peut se faire qu'en accord avec le peuple roumain, or entre-temps celui-ci a mis ses espoirs de démocratisation et de retour à la prospérité, dans l'intégration de la Roumanie dans l'Union européenne, accomplie en 2007.
Aujourd'hui, les royalistes, devenus très minoritaires, ont très peu d'impact sur la politique roumaine, malgré l'accueil favorable que la population réserve à Mihai Ier lors de ses séjours en Roumanie[2].
Dans sa vieillesse, Mihai a connu un certain regain de popularité lors de son quatre-vingt-dixième anniversaire, le 25 octobre 2011. Il a alors été invité à prononcer un discours devant les deux Chambres du Parlement[3]. Au cours de ce discours, boudé par le président de la République Traian Băsescu et par le Premier ministre Emil Boc, mais qui a fait une bonne audience à la télévision, l'ancien monarque a appelé la classe politique roumaine à montrer l'exemple, de sorte à ce que le pays puisse « retrouver dignité et respect sur la scène internationale »[4]. Un sondage de janvier 2012 l'a désigné comme le personnage public le plus populaire en Roumanie, loin devant les dirigeants politiques traditionnels. En octobre 2012, pour célébrer son 91e anniversaire, une place de Bucarest est renommée en son nom. Dans une enquête réalisée en juillet 2013, 45 % des Roumains avaient une bonne ou très bonne opinion de Mihai, 6,5 % ayant un avis contraire. La maison royale a également connu un résultat similaire, avec 41% ayant une bonne ou très bonne opinion de celle-ci, contre seulement 6,5% ayant une mauvaise ou très mauvaise opinion.
Le roi Michel appartient à la lignée de Hohenzollern-Sigmaringen, issue de la quatrième branche, elle-même issue de la première branche de la Maison de Hohenzollern. Cette lignée appartient à la branche souabe de la dynastie de Hohenzollern qui a pour ascendant Burchard Ier de Zollern.
Avec son épouse Anne de Bourbon-Parme, ils ont eu cinq filles. Sur la base de la législation de l'Union européenne[Laquelle ?], la Convention européenne des droits de l'homme, et les « valeurs de la société roumaine »[C'est-à-dire ?], le roi a signé un nouveau statut de la Maison royale, appelé « Lois fondamentales de la Maison royale de Roumanie », afin de remplacer l’ancien statut basé sur la loi salique. Désormais la succession se fait selon le principe de la primogéniture masculine [5],[6]. Selon ce nouveau statut, la fille aînée du roi, Margareta, est première dans la ligne de succession et porte les titres de « princesse héritière de Roumanie » et « gardienne de la Couronne de Roumanie ». En outre, le 30 décembre 2007, le roi a également accordé le titre de « prince de Roumanie » avec prédicat d'altesse royale à Radu Duda, prince de Hohenzollern-Veringen, époux de la princesse Margareta, ce qui a fait naître de nombreuses plaisanteries[pourquoi ?] sur les réseaux sociaux (d'autant que Duda signifie « mûre »), mais correspond néanmoins à une tradition historique en Roumanie, puisque les anciens voïvodes et hospodars anoblissaient fréquemment les conjoints roturiers de leurs héritiers.
L'ordre de succession, comme indiqué en annexe I du statut de 2007, se compose ainsi :
Ces nouvelles dispositions successorales auraient été approuvées par le prince Frédéric Guillaume de Hohenzollern en sa qualité d'aîné des Hohenzollern. Cependant le grand-père de ce prince avait renoncé au trône de Roumanie en 1884 et, si l'on considère que cette renonciation engageait sa descendance, le nouvel ordre de succession devrait donc également être entériné par l'arrière-petit-fils du frère cadet du roi Ferdinand Ier en la personne du prince Carlos de Hohenzollern, né en 1978. Dans la mesure où ce prince n'a pas approuvé le nouvel ordre de succession, il garde la possibilité de se proclamer chef de la Maison Royale de Roumanie à la mort du roi Michel[réf. nécessaire].