Anastase Ier | |
Empereur byzantin | |
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Monnaie frappée à l'effigie d'Anastase Ier |
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Règne | |
- 27 ans, 2 mois et 29 jours |
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Période | Thrace |
Précédé par | Zénon |
Suivi de | Justin Ier |
Biographie | |
Nom de naissance | Flavius Anastasius |
Naissance | v. 430 Bederiana, Dyrrachium (auj. Durrës) en Épire |
Décès | (88 ans) Constantinople |
Père | Pompeius |
Mère | Anastasia Constantina |
Épouse | Aelia Ariadnè |
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Anastase Ier (latin : Flavius Anastasius et grec moderne : Φλάβιος Ἀναστάσιος), né à Dyrrachium (auj. Durrës) en Épire vers 430 et mort à Constantinople le 9 juillet 518, est un empereur byzantin de 491 à sa mort en 518.
Anastase est né dans la ville de Dyrrhachium, à une date inconnue, bien que le recoupement de diverses sources laissent penser qu'il devrait être né vers 430 ou 431. D'autres sources, dont celle de chroniques de Zénon indiquent qu'il serait né en Novembre 438. Il était le fils d'un noble, Pompeius. Sa mère, Anastasia Constantina, était de religion arienne. Elle était la sœur de Clearchus, lui aussi arien. Il avait pour frère Flavius Paulus, consul pour l'Est en 496, mari de Magna Sabiniana, et pour soeur Caesaria, femme de Flavius Secundinus, préfet de Rome en 492 et consul pour l'Est en 511[1],[2].
Anastasius avait les yeux vairons, l'un noir et l'autre bleu[3] et de ce fait fut surnommé dicorus (en grec: Δίκορος, « deux-pupilles »).
Il devient haut fonctionnaire de l'Empire sous le règne de Zénon puisqu'il occupe le poste de silentiaire.
Distingué par l'impératrice Ariane, veuve de son prédécesseur, il accède au trône impérial en avril 491 et l'épouse. Son règne commence sous de bons auspices. Il obtient la faveur populaire avec une judicieuse réduction de taxes, et en démontrant une grande vigueur et forte énergie dans l'administration des affaires de l'Empire.
Il doit d'abord mater la révolte de la région de l'Isaurie, qui dure de 492 à 496, organisée par les soutiens de Longinus de Cardala, le frère de Zenon. La bataille de Cotyaeum en 491 brise la révolte, mais la guerrilla continue dans les Monts Taurus pendant quelques années encore.
À l'est de l'Empire, il conduit les combats contre les Sassanides et remporte de nombreux succès contre les Perses et leur roi Kavadh Ier (488-531). L'affrontement dure de 502 à 505, Theodosiopolis et Amida sont occupées par l'ennemi, mais les provinces perses souffrent beaucoup et les Byzantins reprennent Amida. Les adversaires sont exténués quand ils signent un traité de paix sur la base du statu-quo en 506. Anastase construit la forteresse de Daras pour contenir les Perses à Nisibis.
En Occident, il s'allie, plus formellement que réellement avec Clovis Ier, le roi des Francs, en lui conférant la dignité consulaire puis, en 508, celle de patrice dans une sorte d'alliance à revers afin de ne pas relacher la vigilance vis-à-vis des Ostrogoths et de leur chef, Théodoric, roi d'Italie (493-526).
Il réorganise les finances (suppression du chrysargyron en 498) et fortifie Constantinople.
Son règne est traversé par des révoltes et des guerres civiles, qui se fondent sur des divisions religieuses de plus en plus prononcées.
Monophysite présumé, il est critiqué par les orthodoxes pour son manque de vigueur dans la lutte contre les thèses condamnées par le concile de Chalcédoine de 451 et leurs partisans.
Il commence son règne en soutenant l'Henotikon (l'acte d'union) rédigé en 482 par Acacius, patriarche de Constantinople, à la demande de Zénon. Il s'agit d'un texte de compromis en vue d'apaiser les luttes entre les tenants et les détracteurs du Concile de Chalcédoine qui a proclamé que le divin et l'humain constituent « deux natures distinctes » du Christ contre les monophysites. L'acte d'Union étant combattu vigoureusement par le pape Gélase Ier (492-496), il rompt avec Rome.
Durant les vingt premières années de son règne, Anastase maintient une stricte neutralité entre les deux camps. Mais avec l’âge et devant l’agitation qui gagne la Syrie et la Palestine, ses sympathies monophysites se font plus évidentes et, en 511, il fait démettre le patriarche Macedonius de Constantinople, l’année suivante ce fut le tour du patriarche d’Antioche, Flavien, et en 516 celui du patriarche de Jérusalem, Élias[4].
Il meurt le 10 juillet 518[5], à l'age de quatre-vingt huit ans, frappé par la foudre, selon l'historien byzantin Johannes Malalas, d'obédience chalcédonienne.