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Zimbabwe

Republic of Zimbabwe (en)

Drapeau
Drapeau du Zimbabwe
Blason
Armoiries du Zimbabwe
Description de l'image Zimbabwe (orthographic projection).svg.
Devise nationale Unité, liberté, travail.
Unity, freedom, work.
Hymne national Kalibusiswe Ilizwe le Zimbabwe
Administration
Forme de l'État République parlementaire
Président de la République Robert Mugabe
Langues officielles anglais, shona, sindebele
Capitale Harare

17° 50′ S 31° 03′ E / -17.83, 31.05

Géographie
Plus grande ville Harare
Superficie totale 390 245[1] km2
(classé 60e)
Superficie en eau 1 %
Fuseau horaire UTC +2
Histoire
Indépendance Du Royaume-Uni
Déclarée puis reconnue 11 novembre 1965
(comme Rhodésie du Sud)
17 avril 1980
(comme Zimbabwe)
Démographie
Gentilé Zimbabwéen
Population totale (2013) 14 150 000 hab.
(classé 72e)
Densité 36 hab./km2
Économie
PIB nominal (2013) 12,800 milliards USD[2] (141 (2010))
IDH (2013) en diminution 0,397[3] (Faible) (172e)
Monnaie Dollar américain et autres monnaies[4] (USD​)
Divers
Code ISO 3166-1 ZWE, ZW​
Domaine Internet .zw
Indicatif téléphonique +263
Organisations internationales Union africaine (juin 1980)

Le Zimbabwe ou Zimbabwé[5], en forme longue la République du Zimbabwe (anglais : Republic of Zimbabwe), est un pays d'Afrique australe. Enclavé, le pays est entouré par l’Afrique du Sud, le Botswana à l’ouest, le Mozambique à l’est et la Zambie au nord. La frontière avec cette dernière est naturelle et dessinée par le Zambèze. La capitale politique et économique, Harare, est située dans le nord-est du pays et a le statut de ville-province. Y résident 1,6 million d'habitants, 2,8 avec l'aire urbaine, sur les 11,7 que compte le pays. Les langues officielles sont l’anglais, le shona et le sindebele ; la monnaie était le dollar zimbabwéen jusqu'à son remplacement par le dollar américain à la suite de la crise de la monnaie en avril 2009. Le pays est membre de l'Union africaine.

Ancienne colonie britannique, le Zimbabwe a changé de nom à plusieurs reprises depuis son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni, survenue le 11 novembre 1965 : d'abord appelé Rhodésie du Sud en tant que colonie, il devient la Rhodésie puis Zimbabwe-Rhodésie avant d'adopter son nom définitif le 17 avril 1980. Les dirigeants actuels sont Robert Mugabe, président de l'État puis président de la République depuis 1987, et Morgan Tsvangirai, son Premier ministre depuis le 11 février 2009. Mugabe est au pouvoir depuis la signature des Accords de Lancaster House et a établi un régime autoritaire : le pays a alors vu son économie s'affaisser et ses relations sont tendues avec une grande partie de la communauté internationale, notamment les pays non-africains du Commonwealth.

Le produit intérieur brut du Zimbabwe est estimé à 9,242 milliards de $ par le Fonds monétaire international en 2011, ce qui le classe au 132e rang sur la liste des pays par PIB. De plus l'économie a subi une grave récession durant les années 2000, notamment à la suite de la Deuxième guerre du Congo à laquelle l'armée zimbabwéenne a participé et qui a nécessité de lourdes dépenses qui ont affaibli le pays. Robert Mugabe contrairement à son pays s'est considérablement enrichi à la suite du conflit puisqu'il a reçu en échange de son intervention une mine de cobalt de la part de Laurent-Désiré Kabila, président du Congo. En 2010, le Zimbabwe est classé dernier dans la liste des pays par indice de développement humain et est soutenu par le Programme alimentaire mondial.

Géographie et environnement[modifier | modifier le code]

Carte du Zimbabwe.
Article détaillé : Géographie du Zimbabwe.

Situation et topographie[modifier | modifier le code]

Article connexe : Toponymie du Zimbabwe.

Le Zimbabwe est un pays d'Afrique australe dépourvu d'accès à la mer, et partage ses 3 066 km de frontières avec la Zambie au nord-ouest (797 km), l'Afrique du Sud au sud (225 km), le Botswana au sud-ouest (813 km) et le Mozambique à l'est (1 231 km). Il est très proche de la Namibie mais en est séparé par une portion du territoire botswanais. Il se situe entre les 15e et 23e parallèles sud en latitude et les 25e et 34e méridiens est en longitude.

Le pays couvre une superficie totale de 390 757 km2 dont 1 % de terres immergées, chiffres qui n'ont pas évolué depuis son indépendance en 1980. Il ne comprend ni enclave à l'étranger ni possession outre-mer. Il est classé 61e dans la liste globale des pays par superficie, et 26e d'Afrique. C'est un pays de hauts plateaux. Son point culminant est le mont Nyangani situé dans les régions montagneuses de l'est et qui atteint 2 592 m, alors que son point bas se situe à 162 m d'altitude. La majeure partie du pays se situe sur un plateau central s'étirant du sud-ouest au nord-ouest où l'altitude varie entre 1 200 et 1 600 m. Environ 20 % du pays atteint moins de 900 m d'altitude.

Au niveau hydrographique le lac Kariba et le fleuve Zambèze délimitent la majeure partie de la frontière avec la Zambie au nord-ouest. Les chutes Victoria, près de la ville de Livingstone en Zambie, font partie du fleuve et sont considérées comme parmi les plus grandes et les plus impressionnantes du monde avec 1 700 m de largeur et jusqu'à 108 m de hauteur. Elles ont d'ailleurs été inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1989.

Parmi les ressources naturelles se trouvent : le charbon, le chrome, l’amiante, l’or, le nickel, le cuivre, les minerais de fer, le vanadium, le lithium, l’étain, et les métaux du groupe du platine.

Climat et environnement[modifier | modifier le code]

Des girafes et un zèbre du Parc national de Matopos.

Le Zimbabwe possède un climat tropical tempéré par l'altitude, avec une saison des pluies qui s'étend en général de fin octobre à mars. Les paysages naturels sont la savane sèche ou arborée, avec des forêts tropicales sempervirentes dans les régions moites et montagneuses de l'est. Le fait qu'il soit situé sur des hauts plateaux est la raison pour laquelle il bénéficie d'une température moyenne annuelle de 25 °C, relativement faible par rapport à ses voisins d'Afrique australe. Le climat le plus froid peut donner des températures entre 12° et 15° durant l'hiver austral, entre juin et septembre, mais pendant cette période, le plus souvent, sont observées des températures entre 19° et 21°, températures qui s'expliquent par l'altitude (souvent + de 1000 mètres) du pays. Pendant les périodes estivales, le thermomètre ne dépasse jamais les 30°.

On trouve parmi la flore du teck, de l'acajou, du knobthorn, du msasa et du baobab. Les fleurs les plus présentes sont l'hibiscus, le lis d'araignée, le leonotis, le cassia, le wisteria et le dombeya. La faune est composée de nombreux mammifères dont l'hippopotame, le rhinocéros, le babouin, la girafe, le koudou, le zèbre, le phacochère, le porc-épic, le blaireau, la loutre, le lièvre ainsi que de nombreuses autres, soit un total d'environ 350 espèces de mammifères différentes. À noter que le rhinocéros noir est en danger d’extinction en raison du braconnage. Le plus grand des lézards, le varan, peut y être trouvé dans de nombreuses rivières, au même titre que certaines espèces de crocodiles. Il y a aussi plus de 500 espèces d'oiseaux comme le turdidé, le barbican, le méropidé, le foudi, le rossignol, le bouscarle, la pintade, le coucou foliotocol, le tétra ou le faisan. Le Zimbabwe possède donc une riche biodiversité, même s'il contient également un grand nombre d'espèces conventionnelles de la flore et faune africaine tropicale. On y compte également 131 espèces de poissons dont la plus répandue est le poisson tigre goliath.

De larges pans du Zimbabwe étaient autrefois couverts de forêts, et représentaient ce qu'il est communément appelé le bush africain, au sein duquel on trouvait une vie sauvage importante. La pauvreté, la croissance démographique et le manque de combustibles ont mené à une déforestation extensive qui avec le braconnage, ont considérablement réduit le nombre de représentants de la faune et de la flore du pays. La déforestation a également mené à l'érosion des sols et à la survenue régulière de sécheresses, diminuant par là même la fertilité des terres.

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Transport[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Transport ferroviaire au Zimbabwe.

Histoire[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Histoire du Zimbabwe.

Premiers peuples du territoire[modifier | modifier le code]

Voir les articles annexes : Khoïsan et Empire Monomotapa.
Peintures rupestres préhistoriques au Zimbabwe

La présence des premiers habitants en Afrique australe, les Khoïsans, est attestée plus de 8 000 ans avant notre ère, notamment par les œuvres picturales préhistoriques retrouvées sur de nombreux sites de la région. Plus tard, vers 500, arrivent d'Afrique centrale les artisans du fer et agriculteurs Bantous Gokomere qui s'installent sur le lieu du futur Monument national du Grand Zimbabwe, berceau du peuple des Shonas, qu'ils ont vraisemblablement édifié entre le IXe et le XIIIe siècle. Les Bantous forcent sur cette même période la majorité de l'ethnie San, peuple nomade de l'Afrique australe, à émigrer à l'ouest ou à être réduits en esclavage.

La cité de Grand Zimbabwe accueille jusqu'à 20 000 habitants et son organisation sociale est structurée autour d'une monarchie, d'une caste dirigeante et d'une armée. L'influence de la dynastie des Shonas décline soudainement durant le XVe siècle, du fait notamment de la surpopulation, cause de maladies et de contestation du pouvoir en place. Vers 1420, la dynastie des Torwa s'installe à Khami et fonde leur royaume, successeur direct du Grand Zimbabwe, en 1480. D'autres membres issus de la civilisation de Grand Zimbabwe à la tête desquels se trouve le roi Mwene Mutapa, fondent un autre état shona plus au nord : l'empire Monomotapa. Celui-ci prospère jusqu'en 1629, date à laquelle il est battu par l'empire portugais dont il devient le vassal la même année.

Présence portugaise[modifier | modifier le code]

Le début XVIe siècle, voit l'arrivée des Portugais qui investissent le plateau rhodésien par la vallée du Zambèze.

En 1684, la dynastie Torwa est renversée par le clan Changamire qui fonde l’empire Rozwi.

En 1690, les Portugais sont finalement expulsés par les troupes du Monomatapa. Mais le domaine de l’ancien empire est dorénavant limité à la vallée du Zambèze.

Colonisation britannique[modifier | modifier le code]

En 1840, un État militaire ndébélé est fondé. Il est dirigé par Mzilikazi du clan zoulou Xumalo sur les décombres de l’empire Rozwi. En 1852, le royaume ndébélé de Mzilikazi est reconnu par la République sud-africaine du Transvaal.

En 1854, l’explorateur David Livingstone parvient aux Chutes Victoria. Puis en 1870-1880, les territoires shonas et ndébélés sont explorés par des Européens dont Frederick Selous et Thomas Baines.

En 1888, est marquée par la concession Rudd par le roi Lobengula qui cède à la BSAC de Cecil Rhodes l’ensemble des terres situées entre les fleuves Zambèze et Limpopo.

Entre 1893 et 1894, c'est la première guerre anglo-matabélée (en). Les Matébélés sont battus sur la Shangani et à Bembesi mais anéantissent la patrouille britannique du major Allan Wilson (en) sur la Shangani. Vaincu Lobengula s'enfuit et décède début 1894.

En 1895, le territoire baptisé « Rhodésie » en l’honneur de Cecil Rhodes est administré (en) complètement par la BSAC.

Contrôle britannique[modifier | modifier le code]

En 1901, une division administrative est créée entre les territoires du nord du Zambèze baptisés Rhodésie du Nord et ceux au sud baptisés Rhodésie du Sud.

En 1923, l’administration de la BSAC prend fin. L’intégration à l’Afrique du Sud de la Rhodésie du Sud est un échec. Cette dernière prend alors le statut de colonie autonome. Londres conserve la mainmise sur l’administration de la Rhodésie du Nord et le Nyassaland.

Entre 1953-1963, le territoire fait partie de la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland regroupant la Rhodésie du Sud, la Rhodésie du Nord et le Nyassaland.

Indépendance[modifier | modifier le code]

En 1964, la fédération est dissoute. La Rhodésie du Nord rebaptisée Zambie et du Nyassaland rebaptisée Malawi, toutes deux déclarent leur indépendance. En 1965, la déclaration unilatérale d’indépendance de la Rhodésie du Sud est décrétée par le gouvernement blanc dirigé par Ian Smith.

En 1970, la République de Rhodésie est proclamée.

En 1978, des accords internes ont lieu entre gouvernement rhodésien et mouvements nationalistes noirs modérés pour la mise en place d’une nouvelle assemblée et d’un gouvernement multiracial. En 1979, l’État éphémère de Zimbabwe-Rhodésie est créée, puis réintégration au Royaume-Uni, avant que les accords de Lancaster House préparent l’indépendance du Zimbabwe et une redistribution des terres après 10 ans.

Mugabe[modifier | modifier le code]

En 1980, quinze ans après l’UDI de Ian Smith, les Britanniques accordent l’indépendance à la Rhodésie du Sud qui prend le nom de Zimbabwe, membre du Commonwealth. L’ancien chef de guérilla Robert Mugabe est le nouveau Premier ministre[6]

Entre 1980 et1983, une « guerre civile » a lieu entre les deux mouvements nationalistes noirs ZANU (Shonas) et ZAPU (Matabélés et Ndébélés).

En 1987, après une modification de la constitution, Robert Mugabe devient le président du Zimbabwe au 31 décembre. Dans les années 1990, plusieurs évènements accentuent l’autoritarisme du régime.

En 2000, les premières expropriations de fermes appartenant à des Blancs ont lieu. Mugabe est désavoué lors d’un référendum sur une réforme constitutionnelle. En 2002, Robert Mugabe gagne l’élection présidentielle lors d’un scrutin dont l’honnêteté est contestée. En 2003, une grave crise agraire et politique éclate à la suite de l’expropriation par Mugabe des fermiers blancs. L’État installe sur les terres réquisitionnées des proches du régime, officiellement anciens combattants de la guerre d’indépendance. Ceux-ci n’ont cependant pas les connaissances ni le matériel nécessaires pour cultiver leurs lopins et beaucoup de terres restent en friches. Crise politique quand les mouvements d’opposition comme la MDC sont réprimés et les élections truquées. À la suite d'une campagne intensive des mouvements des droits de l’Homme, des Britanniques et de l’opposition, le Commonwealth impose des mesures de rétorsion contre les principaux dirigeants du Zimbabwe. Au sein du Commonwealth, Mugabe reçoit cependant le soutien de plusieurs pays africains et dénonce des mesures prises à l’instigation des pays « blancs » (Canada, Grande-Bretagne, Australie). L’opposition locale du MDC est réprimée. En 2004, conséquence de la réforme agraire, l’ancien grenier à blé de l’Afrique ne peut plus subvenir à ses besoins et 70 % de la population se retrouve sans emploi. Le Zimbabwe se retire du Commonwealth.

En 2005, le parti de Robert Mugabe, la ZANU, remporte les élections législatives sur fond de violence et de fraudes électorales face à un MDC divisé et affaibli. Entre 120 000 et 1 500 000 habitants des bidonvilles d’Harare, bastions de l’opposition, sont expulsés à la fin du printemps lors de la destruction de leurs habitations sur ordre du gouvernement. Adoption d’une réforme constitutionnelle restreignant les droits de propriété et permettant au gouvernement de priver n’importe qui de passeport pour des raisons « d’intérêt national ». Afin de gagner l’appui de la population, Mugabe persécute la minorité ndébélés. Nombre d’entre eux fuient en Afrique du Sud. On empêche les propriétaires de terres d'aller en appel au sujet de leur expropriation. Création d’un Sénat de 66 membres. Le Sénat est soupçonné d'être une simple chambre d’enregistrement au service du président Mugabe. L’inflation dépassait les 1 000 % en 2006, et les 100 000 % en 2007. L’exode de la population vers les pays voisins s’accélère.

En 2008, les élections présidentielles et législatives du 29 mars constituent un revers pour la ZANU. Le MDC remporte la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale (109 élus contre 97 élus à la ZANU). Publiés le 2 mai, le résultat de l’élection présidentielle est contesté. En obtenant officiellement près de 48 % des suffrages en dépit des fraudes, Morgan Tsvangirai devance néanmoins Robert Mugabe (43 %). Lors de la campagne du second tour, le pays est le théâtre de violences politiques continues marquées par des atrocités commises par la police contre des membres de l’opposition et leur famille mais aussi par l’arrestation de ses principaux chefs[7]. Dans ce climat de terreur, Morgan Tsvangirai décide à cinq jours du second tour de l’élection présidentielle de boycotter celle-ci, permettant ainsi à Robert Mugabe d’être réélu[8]. L’inflation dépassant les 10 millions % en rythme annuel : l'édition de billets de 100 milliards de dollars zimbabwéens (environ 3 EUR fin juillet 2008) est nécessaire. La population est contrainte de revenir à une économie de troc et à la marche à pied : il n'y a plus de diesel pour faire rouler les bus[9],[10].
De plus, depuis le mois d'août, une épidémie de choléra sévit dans le pays ; elle a déjà fait, selon l'OMS, 2 971 morts, ainsi que 56 123 personnes contaminées (chiffres officiels au 27 janvier 2009). Toujours d'après l'OMS, jusqu'à la moitié des 12 millions de Zimbabwéens sont susceptibles de contracter la maladie en raison de l'insalubrité des conditions de vie dans le pays[11]. En 2009, En raison de la pression de l'ONU quant aux fraudes concernant l'élection présidentielle, Robert Mugabe décide de partager le pouvoir avec son opposant et rival Morgan Tsvangirai, dont le parti est le Mouvement pour le changement démocratique (MDC)[12]. En avril 2010, Mugabe reçoit le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, avec lequel il conclut huit accords commerciaux entre les deux pays. Cette visite n'est pas bien perçue par l'opposition et par le reste du monde[13].

Le 16 mars 2013, le Zimbabwe a adopté par référendum une nouvelle Constitution qui a pour but affiché de moraliser la vie politique. Le président Robert Mugabe et son premier ministre Morgan Tsvangirai appelaient à voter oui. Théoriquement le texte limite les prérogatives présidentielles, mais le chef de l'État conserve le pouvoir de nommer tous les acteurs importants. Seule la durée de la fonction a été réduite à deux mandats de cinq ans[14].

Politique et organisation sociale[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Politique au Zimbabwe.

Le Zimbabwe est officiellement une république présidentielle, dans laquelle le droit de vote est accordé à tous les citoyens de plus de 18 ans. Le président est à la fois le chef de l’État et le chef du gouvernement.

Le régime de Robert Mugabe est accusé de graves violations des droits humains. Les exactions opérées par la police et l'armée se poursuivent toujours sous la coalition actuellement au pouvoir[15].

Racisme[modifier | modifier le code]

Le président Mugabe mit en œuvre une réforme agraire en 2000 visant essentiellement les grands fermiers du pays, spécifiquement les fermiers blancs qui avaient été maintenus sur leurs terres au moment de l’indépendance. Les redistributions de terre se déroulèrent de manière semi-anarchique, des groupes ou milices d’anciens combattants de la guerre d’indépendance prenant purement et simplement possession des terres et chassant les fermiers blancs et leurs employés[16]. Des fermiers et certains de leurs employés noirs furent confrontés à la violence et il y eut des morts sans que les autorités interviennent autrement que pour soutenir les envahissements — ou en limogeant un ministre qui s’était élevé contre les confiscations de fermes des Blancs[17]. Robert Mugabe et son parti furent donc accusés de complicité au moins de fait dans les meurtres survenus et de mener une politique raciste ; cette dernière accusation est renforcée par une décision d’un tribunal régional pour l’Afrique australe de décembre 2008[16]. La force publique refusa d’appliquer des décisions de justice donnant raison à des fermiers blancs qui contestaient leur expropriation[16].

La réforme agraire, conjuguée à la corruption et au népotisme généralisés, eurent des conséquences catastrophiques sur la situation alimentaire du pays[18]. Après les élections truquées de 2002, le pays fut suspendu de sa participation au Commonwealth. En conséquence de cet événement et de la levée de boucliers que cette politique avait provoquée dans le monde, les autorités zimbabwéennes dénoncèrent un complot des « pays blancs » (notamment ceux du Commonwealth, le Canada, la Grande-Bretagne, et Australie). En 2005, il restait encore environ 400 fermiers blancs au Zimbabwe, sur 4 500 avant la réforme agraire. Le président Mugabe exprima alors son souhait de les « chasser » à court terme. En 2005, le parti au pouvoir, le ZANU-PF lança une campagne appelée « Tous les Blancs dehors en 2005 ».

Par ailleurs, le président Mugabe fit à de nombreuses reprises des déclarations ouvertement racistes[19] :

  • « Notre parti doit continuer de faire entrer la peur dans le cœur de l’homme blanc, notre véritable ennemi. » (s’adressant au ZANU-PF)
  • « Le seul homme blanc que vous pouvez croire est l’homme blanc mort. »
  • « L’homme blanc est ici comme le second citoyen : vous êtes en numéro un. Il est numéro deux ou trois. C’est ce qui doit être enseigné à nos enfants. »

En juillet 2007, Mugabe et son parti, le ZANU-PF, proposèrent au parlement de voter une loi qui interdit toute fusion, restructuration ou acquisition d’une entreprise si 51 % de son capital n’était pas en possession de Zimbabwéens noirs[20]. Puis, en septembre 2008, un accord conclu avec l’opposition du MDC fit quelque peu marche arrière sur la confiscation des fermes des Blancs, bien que le ministre de la Justice affirma le contraire[21], que l’accord souligne le caractère raciste-colonialiste de la répartition précédente des terres, et qu’aucune restitution ne se ferait en tant que telle[22].

En décembre 2008, le Zimbabwe rejeta le jugement du tribunal de la Communauté de développement d’Afrique australe qui avait estimé que les confiscations de terres menées au Zimbabwe étaient discriminatoires[23],[16], racistes et illégales et que les fermiers devaient être dédommagés[24]. En juin 2011, en vertu de la disposition prévoyant l'application des décisions du tribunal de la SADC dans les pays membres, la Haute cour de Pretoria en Afrique du Sud, saisie par d'anciens fermiers zimbabwéens expropriés, jugea que les biens appartenant à l'État zimbabwéen dans le pays pouvaient être saisis et mis en vente afin d'indemniser les victimes d'expropriation. En application de cette décision, trois propriétés du gouvernement zimbabwéen en Afrique du Sud furent saisies en vue de leur vente par enchère publique[24].

Provinces[modifier | modifier le code]

Carte détaillée des provinces et villes du Zimbabwe
Article détaillé : Provinces du Zimbabwe.

Le pays est divisé en 8 provinces :

Le Zimbabwe compte aussi deux villes qui ont le statut de province : Bulawayo et Harare.

Forces armées[modifier | modifier le code]

Le Zimbabwe dispose d'une force de défense constituée de 29 100 personnels actifs et de 21 800 paramilitaires sous ses drapeaux.

Le commandant en chef est Robert Mugabe et elles disposaient en 2006 d'un budget de 60 millions de dollars, soit 3,8 % du PNB[25].

Démographie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Démographie du Zimbabwe.

Le pays compte environ 13,5 millions d’habitants (2008). Il a plus que triplé sa population depuis 1960. Ravagé par le sida, l’épidémie a fait baisser l’espérance de vie à 43,6 ans et est devenue une vraie menace pour la survie de l’État zimbabwéen. Le taux de mortalité est remonté au niveau élevé de 17,9 pour mille, soit un niveau comparable à celui de l'Afrique australe (17 pour mille). Le nombre moyen d'enfants par femme, ou indicateur conjoncturel de fécondité est de 3,15, correspondant à un taux de natalité de 27,7 pour mille. Le taux d'accroissement démographique est donc ralenti à environ 1 % par an ou 9,8 pour mille[26].

Langues[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Langues au Zimbabwe.

Les principales langues sont l'anglais, le shona et le ndébélé[27] — longtemps les seules à bénéficier du statut de « langue officielle » — [28]. Cependant la nouvelle Constitution de 2013 reconnaît désormais 16 langues officielles[29] : le chewa, le chibarwe, l'anglais, le kalanga, le khoïsan, le nambya, le ndau, le ndebele, le shangani, le shona, la langue des signes zimbabwéenne, le sotho, le tonga, le tswana, le venda et le xhosa. 80 % de la population parle anglais, ou à des notions d'anglais[réf. nécessaire].

Religions[modifier | modifier le code]

Les principales religions sont le christianisme (87 %), l'animisme (4 %) et l'islam (1 %). Les personnes sans religion représentent environ 8 % de la population[30].

Économie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Économie du Zimbabwe.
Économie du Zimbabwe
PIB 4 548 millions de dollars US courants 2008
PIB par habitant 200 dollars US valeur PPA/habitant 2008
Source : http://www.statistiques-mondiales.com/zimbabwe.htm.

L’implication du pays dans la guerre en République démocratique du Congo a pesé lourd sur l’économie du pays, mais en échange Mugabe et les hauts fonctionnaires zimbabwéen ont fait fortune grâce aux minerais du Congo (cobalt, diamant, etc.).

5 dollars du Zimbabwe, 1983

L’inflation était de 32 % en 1998, 59 % en 1999, 208 % en février 2002 de 1 042,9 % en mai 2006, et de plus de 100 000 % en janvier 2008. Le taux d'inflation annuel (entre juillet 2007 et juillet 2008) atteint environ 231 000 000 %, ceci étant considéré non plus comme de l'inflation mais comme de l'hyperinflation.

Le secteur de l’agriculture a souffert d’une répartition des terres mal engagée en 1999 et 2000. En 1996, 4 500 fermiers blancs possédaient encore à cette date environ 30 % des terres cultivables du pays (contre 47 % en 1980) cultivant blé, arachides et tabac et dont le chiffre d’affaires représentait plus de 50 % du PIB. Surnommé le grenier à blé de l’Afrique, le pays participait en tant que fournisseur de denrées au Programme alimentaire mondial (PAM). Depuis, par l’expropriation des fermiers blancs, la moitié de ces terres ont été morcelées ou redistribuées en dépit du bon sens à des amis du régime ou à des fermiers noirs sans la connaissance technique pour gérer des exploitations. De nombreux blancs ont alors émigré vers l’Australie, la Zambie, l’Afrique du Sud ou l’Angleterre. Depuis, le Zimbabwe est devenu client du Programme alimentaire mondial.

Le Zimbabwe est aussi un grand pays minier (or, platine, diamant, chrome). L’exploitation faite à l’aide de capitaux privés s'est effondrée, une grosse partie de l’exploitation se fait maintenant clandestinement. De nouvelles mines de diamants ont été découvertes en 2006. Le minerai est revendu clandestinement en Afrique du Sud. Les officiels zimbabwéeens tiennent néanmoins a s'assurer l'essentiel de la contrebande et n'hésitent pas à traquer la population.[réf. nécessaire]

Pour sa part, le président Mugabe voit dans la raison de cette crise économique les sanctions imposées au pays par les États-Unis et l’Union européenne en raison des atteintes aux droits de l’homme.

Le secteur touristique est également en crise et les touristes occidentaux évitent le pays, inquiets à cause des sentiments antiblancs. Le gouvernement compte cependant attirer des touristes chinois mais ceux-ci devraient difficilement combler le vide laissé par des touristes occidentaux détenteurs de devises.

Le 31 juillet 2006, le gouvernement annonce la réévaluation de 99 000 % de sa monnaie[31]. De nouvelles coupures sont alors mises en circulation et durant trois semaines, les deux auront cours. Cette réévaluation ne devait cependant en rien enrayer la grave crise économique, où le taux de chômage est d’environ 70 %. La raison d’être de cette opération est très vraisemblablement purement cosmétique, en faisant croire que les prix ont baissé. C’est ainsi que dans une publicité télévisée du gouvernement, on voit une femme au foyer annoncer qu’un pain « ne coûte désormais plus que 200 dollars » alors qu’auparavant il coûtait 200 000 $. Une autre raison est que pour certaines transactions, les systèmes informatiques n'arrivaient plus à gérer des chiffres trop élevés.

Le Zimbabwe a battu un nouveau record d’inflation en janvier 2007 à 1 593 % en rythme annuel, quelques jours après l’annonce du limogeage du ministre des Finances, Herbert Murerwa, remplacé par Samuel Mumbengegwi[32]. L’inflation pour le mois de mars 2007 serait de 2 200 %.

En août 2007, 2 litres d’huile de cuisine coûtent 400 000 dollars zimbabwéens, environ 2,8 US$ ou 2 €. La devise américaine s’échange officiellement contre 252 ZWD mais vaut près de 100 000 000 000 ZWD au marché noir (juillet 2008).

En janvier 2008, le taux de l’inflation annuel atteint le chiffre record de 100 580,2 % alors que le taux de chômage approche les 80 %[33]. Le dollar zimbabwéen ayant perdu toute sa valeur, les échanges se font de plus en plus souvent en rand sud-africain, en pula du Botswana ou en dollar américain

En juillet 2008, le taux de l’inflation annuel atteint 231 000 000 %[34].

Afin de combattre l'inflation, l'utilisation du dollar américain a été légalisée au début de l'année 2009, ce qui a permis de diminuer l'inflation.

En janvier 2009, à la suite d'une trop grande inflation, le dollar zimbabwéen est abandonné et la monnaie officielle du Zimbabwe devient le dollar américain. À la suite de cet événement, les prix chutent en un mois de 3,1 %[35].

Patrimoine culturel[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Culture du Zimbabwe.

Codes[modifier | modifier le code]

Le Zimbabwe a pour codes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le Zimbabwe », atlas-monde.net
  2. (en) PIB 2010 par pays, publié dans le World Economic Outlook Database en octobre 2010 par le Fonds monétaire international
  3. « L'Indice de Développement Humain et ses composantes », Organisation des Nations Unies
  4. Le dollar zimbabwéen n'est plus utilisé depuis que le gouvernement a suspendu la monnaie pour cause d'hyperinflation. À la place de cette monnaie circulent actuellement le dollar américain (US$), le rand sud-africain (R), le pula du Botswana (P), la livre sterling (£) et l'euro (€). Le dollar américain a été adopté comme monnaie officielle pour les transactions gouvernementales.
  5. Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes)
  6. À cette même époque Le chanteur superstar du reggae Bob Marley compose l’hymne officiel du Zimbabwe présent sur l’album Survival et se produit à Salisbury lors d’un des rares concerts qu’il aura donné sur le continent africain.
  7. « Nouvelles atrocités contre des opposants au Zimbabwe », Libération, 13 juin 2008.
  8. « Au Zimbabwe, l’opposition réduite au boycott », Libération, 23 juin 2008.
  9. [1]
  10. [2]
  11. [3] « L'épidémie de choléra désormais hors de contrôle », l'Express, 28 janvier 2009.
  12. [4]
  13. [5]
  14. Courrier international, n°1168 du 21 au 27 mars 2013, p.20
  15. (fr) Zimbabwe : les institutions sont gangrenées , la Chronique, mai 2010, Amnesty International France
  16. a, b, c et d (en) BBC NEWS ¦ Africa ¦ Zimbabwe vows to defy land ruling
  17. (en) BBC NEWS ¦ Africa ¦ Upset over latest Zimbabwe farm death
  18. (en) BBC NEWS ¦ Africa ¦ Zimbabwe’s famished fields
  19. www.racismeantiblanc.bizland.com - Compilation d’articles relatifs au Zimbabwe
  20. (en) BBC NEWS ¦ Africa ¦ Mugabe vows to save sick economy
  21. (en) BBC NEWS ¦ Africa ¦ What’s the lie of Zimbabwe’s land?
  22. (en) BBC NEWS ¦ Africa ¦ Zimbabwe Deal: Key Points
  23. Mike Campbell (Pvt) Ltd and Others v Republic of Zimbabwe (2/2007) [2008] SADCT 2 (28 novembre 2008)
  24. a et b Afrique du Sud : Un tribunal répare le tort fait à des fermiers zimbabwéens expropriés, Afrique en ligne, 8 juin 2011
  25. (en) Site officiel du ministère de la Défense du Zimbabwe, consulté le 19 janvier 2013
  26. INED, Tous les pays du monde, 2008
  27. Ethnologue [6]
  28. (en) « Zimbabwe's 16 official languages », Bulawayo24 News, 30 janvier 2013 [7]
  29. (en) Constitution (final draft, 2013, p. 22) [8]
  30. (en)The Pew Forum - Global Religious Landscape
  31. (fr) Le Zimbabwe raye trois zéros sur ses billets, les problèmes demeurent., article de Yahoo économie, le 06/08/2007.
  32. 1 593 % : le nouveau record d’inflation annuelle battu par le Zimbabwe, article de L’Expansion, le 12 février 2007.
  33. Le taux officiel d’inflation au Zimbabwe dépasse 100 000 %
  34. [9]
  35. [10]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]