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Royaume d'Albanie (1939-1944)


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Royaume albanais
Regno albanese
Mbretnija Shqiptare

1939 – 1944

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après

Carte du royaume, frontières de 1941 en rose.

Informations générales
Statut Monarchie en union personnelle avec le Royaume d'Italie
Protectorat italien
Protectorat du Reich allemand (1943-44)
Capitale Tirana
Langue Albanais
Monnaie Lek albanais
Histoire et événements
7 avril 1939 Invasion italienne
9 septembre 1943 Invasion allemande
28 novembre 1944 Retrait des troupes allemandes
Roi des Albanais
(1e) 1939-1943 Victor-Emmanuel III d'Italie
Régent
1943 Ibrahim Biçaku (président du Comité exécutif provisoire)
1943-1944 Mehdi Frashëri (président du Grand Conseil de régence)

Entités précédentes :

Le Royaume albanais (italien : Regno albanese, albanais : Mbretnija Shqiptare), a été le gouvernement de l'Albanie après son annexion par l'Italie fasciste en avril 1939. Le pays a subi durant le conflit de nombreux bouleversements politiques et territoriaux. Après le retrait italien en 1943, l'Albanie a été occupée par l'Allemagne nazie et a connu une période de guerre civile s'achevant par la prise de contrôle par les communistes.

Annexion par l'Italie[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Invasion italienne de l'Albanie.

Le 7 avril 1939, quelques mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale, l'Italie envahit l'Albanie ; après une courte résistance de la part des troupes albanaises, le roi Zog Ier prend la fuite. Le régime de Benito Mussolini réalise ainsi en Europe une expansion territoriale comparable à celle accomplie par Adolf Hitler lors de la création du Protectorat de Bohême-Moravie, en annexant des territoires ayant jadis fait partie de l'Empire romain et de l'Albanie vénitienne. Le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, est proclamé souverain d'Albanie ; le pays est promis à une politique de colonisation et d'italianisation, des Italiens étant invités à s'y installer. 11 000 colons italiens s'établissent en Albanie, de même que 22 000 travailleurs temporaires.

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Les affaires étrangères et les ressources naturelles du pays sont gérées par l'Italie. Les ressources pétrolières sont administrées par la compagnie italienne Agip. Shefqet Verlaci, déjà premier ministre dans les années 1920 et adversaire politique du roi Zog, est nommé chef du gouvernement, nommant un certain nombre de ses proches comme son gendre Xhemil Bey Dino, ministre des affaires étrangères. Le Parti fasciste albanais devient parti unique. L'Albanie est officiellement une monarchie constitutionnelle, rattachée à la maison de Savoie, l'indépendance du pays et le maintien de sa langue étant garantis[1].

Pendant le conflit mondial[modifier | modifier le code]

L'Albanie fournit à l'Italie une tête de pont pour réaliser son invasion du Royaume de Grèce en octobre 1940, le royaume fournissant également des troupes. Mais les défaites dans la Guerre italo-grecque entraînent des pertes territoriales, les Grecs s'emparant notamment des régions de Gjirokastre et Korçë. Les territoires sont récupérés après l'invasion allemande de la Grèce.

Après l'invasion de la Yougoslavie en avril 1941, une partie des territoires yougoslaves habités par des Albanais sont intégrés au Royaume albanais. L'Italie annexe le Kosovo et une partie de la Macédoine, dont une autre partie est cependant occupée par la Bulgarie. Le 4 décembre 1941, Verlaci, ne s'entendant pas avec l'administrateur militaire italien Francesco Jacomoni, est remplacé à la tête du gouvernement par Mustafa Merlika-Kruja. Ce dernier échoue cependant à réduire la résistance, les exactions commises par ses forces de l'ordre grossissant même leurs rangs. En janvier 1943, Merlika-Kruja est limogé à son tour par les Italiens[2]. Une succession de gouvernements dirigés par des représentants des propriétaires terriens, sur lesquels les Albanais comptaient pour assurer leur légitimité, ne parvient pas davantage à ramener l'ordre.

Le pays connaît une activité grandissante de groupes de résistance, aidés à partir de 1943 par des équipes du SOE. La résistance albanaise s’organise principalement autour du Parti communiste d'Albanie de Enver Hoxha et Koçi Xoxe, du Balli Kombëtar (mouvement nationaliste anti-italien, anticommuniste et antiroyaliste) de Midhat Frashëri et des Zoguistes (partisan du roi Zog Ier) d’Abaz Kupi. En septembre 1942, la Conférence de Libération nationale regroupe communistes et nationalistes de diverses tendances : les groupes de résistance se fédèrent au sein du Mouvement de Libération Nationale de l'Albanie. Seul les partisans de Ishan Toptani restent en dehors des affrontements idéologiques des trois autres mouvements de résistance.

La mainmise progressive des communistes sur le Mouvement de Libération Nationale, aboutit à une rupture entre eux et les nationalistes, une partie du Balli Kombëtar collaborant ensuite avec les occupants allemands. Les communistes albanais reçoivent quant à eux une importante aide matérielle de la part des Partisans yougoslaves de Tito.

Invasion et occupation allemandes[modifier | modifier le code]

Drapeau durant l'occupation allemande, 1943-1944.

Le 25 juillet 1943, après la chute de Benito Mussolini, Victor-Emmanuel III abdique en tant que roi d'Albanie. Le 9 septembre, le Troisième Reich pénètre dans le pays. En octobre, l'assemblée constituante est réunie sur ordre des Allemands, et l'Albanie proclame son indépendance vis-à-vis de l'Italie, révoquant également la plupart des lois promulguées durant l'occupation italienne. Lef Nosi, membre du Balli Kombëtar, devient chef de l'État. L'Albanie demeure officiellement un royaume, les Allemands n'excluant pas de remettre Zog Ier, alors en exil, au pouvoir : un haut conseil de régence est proclamé, comprenant Lef Nosi, en qualité de représentant des orthodoxes, Fuat Bey Dibra en tant que représentant des musulmans et Anton Harapi en tant que représentant des catholiques. Le conseil est dirigé par Mehdi Frashëri, haut fonctionnaire sous l'empire ottoman et premier ministre en 1935-1936. Fräsheri explique sa position par un désir de préserver l'Albanie, le Mouvement de Libération Nationale étant noyauté par les communistes. Le 5 novembre, Rexhep Mitrovica est nommé chef du gouvernement[3]. Un mouvement politique, la Seconde Ligue albanaise de Prizren, présidé par Mitrovica est fondé, et vise ouvertement le rattachement du Kosovo à l'Albanie, dans le but de constituer une Grande Albanie ; au contraire, les communistes d'Enver Hoxha, sous l'influence de Tito qui souhaite conserver le Kosovo en Yougoslavie, ont renoncé à ce projet[4]. La ligue participe à la guerre en Yougoslavie, défendant au Kosovo les villages à population albanaise contre les Tchetniks et les Partisans. Le gouvernement albanais se montre par ailleurs assez peu collaboratif avec les Allemands, et refuse en 1944 de leur fournir la liste des Juifs vivant en Albanie[5].

La guerre de résistance en Albanie s'intensifie, et dégénère en guerre civile entre le Parti communiste d'Albanie, qui contrôle pour l'essentiel le Mouvement de Libération Nationale, et le Balli Kombëtar. En novembre 1944, alors que la situation sur le front yougoslave empire et que l'Armée rouge approche, les Allemands évacuent l'Albanie. Enver Hoxha prend la tête d'un gouvernement provisoire à Tirana. Les territoires annexés durant la guerre sont réintégrés au sein de la Yougoslavie communiste.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fischer 1999, p. 21
  2. Fischer 1999, p. 140.
  3. Fischer 1999, p. 171-173.
  4. Métais 2006, p. 301-304.
  5. Métais 2006, p. 306-311.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Bernd J. Fischer, Albania at war 1939-1945, C Hurst & Co Publishers Ltd,‎ 1999.
  • Serge Métais, Histoire des Albanais, Fayard,‎ 2006.