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Occupation de l'Autriche (1945-1955) |
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Occupation de l'Autriche (1945-1955)from the Wikipedia | Read original article |
République d'Autriche
Republik Österreich (de)
1945 – 1955
Carte des zones d'occupation en Autriche (noter que Vienne elle-même est divisée en quatre zones).
Statut | République, État sous occupation des forces alliées (États-Unis, France, Royaume-Uni, Union soviétique) |
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Capitale | Vienne ; aussi un QG par force d'occupation |
Langue | Allemand ; anglais, français, russe |
Monnaie | Reichsmark et schilling des forces alliées, puis schilling autrichien |
Avril 1945 | Libération et occupation de l'Autriche par les forces alliées (États-Unis, France, Royaume-Uni, Union soviétique) |
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27 avril 1945 | Proclamation d'indépendance de la (Deuxième) République d'Autriche vis-à-vis du Reich grand-allemand (Allemagne nazie ou Troisième Reich) |
8 mai 1945 | Capitulation du Troisième Reich |
15 mai 1955 (entrée en vigueur le 27 juillet 1945) |
Traité d'État autrichien |
25 octobre 1955 | Fin de l'occupation alliée |
26 octobre 1955 | Adoption de la loi sur la neutralité perpétuelle de l'Autriche |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
L'occupation de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale commença dès avril 1945, juste avant la capitulation du Troisième Reich, et se termina officiellement avec le traité d'État autrichien (1955).
Après l'intégration de l'Autriche au Troisième Reich en 1938, la déclaration de Moscou proclamait en 1943 que l'Anschluss était nul et non avenu. Elle affirmait le rétablissement d'un État autrichien indépendant après la guerre comme étant le but commun des Alliés.
En avril 1945, peu avant la capitulation de l'Allemagne, Karl Renner forma un gouvernement provisoire qui proclama la séparation de l'Autriche du reste du Reich hitlérien. Ce gouvernement fut très rapidement reconnu, mais l'Autriche fut quand même divisée en quatre zones d'occupation alliées et Vienne, incluse dans la zone soviétique, était tout comme Berlin, elle-même divisée en quatre secteurs d'occupation, avec une « zone internationale » supplémentaire en son centre.
Cette situation perdura jusqu'à la signature du traité d'État autrichien en 1955.
Après la prise de Vienne le 13 avril 1945, à la suite de l'offensive soviétique sur la ville, les forces alliées occidentales pénètrent en Autriche environ deux semaines plus tard. Le 27 avril 1945 — presque deux semaines avant la reddition nazie du 8 mai — le gouvernement provisoire autrichien proclama l'indépendance de l'Autriche vis-à-vis du IIIe Reich et instaura la Deuxième République autrichienne.
Après la capitulation, l'Autriche et Vienne sont divisées en 4 zones d'occupation, d'après les termes de la conférence de Potsdam[1],[2],[3].
Le passage des lignes de démarcation entre les zones d'occupation, nécessitait la détention d'une carte d'identité alliée qui était traduite dans quatre langues (allemand, anglais, russe, français) et portait des avis de confirmation de chacune des quatre forces d'occupation (soit en tout onze cachets). Cependant, les forces occidentales libéralisèrent très rapidement les procédures : ainsi, le fait de dépasser la ligne de démarcation à destination de la zone russe ou en provenance de celle-ci s'apparentait alors à un voyage à l'étranger. Les Soviétiques supprimèrent ces contrôles seulement en juin 1954.
Comme Berlin, Vienne fut occupée uniquement dans un premier temps par les soldats soviétiques. En application de la convention de Potsdam, les autres Alliés installèrent leurs troupes dans la capitale autrichienne à partir d'août 1945. La répartition des secteurs d'occupation se fit par districts, dans les limites administratives que la ville connaissait avant 1937.
Les districts viennois créés postérieurement à 1938 (à partir du 23e district) se trouvaient donc en dehors des limites de la ville et dépendaient ainsi de la zone d'occupation soviétique.
Les quartiers généraux de chacune de ces forces étaient :
Le 11 septembre 1945 se constituait le Conseil allié composé des quatre commandants en chef qui, plus tard, devinrent haut-commissaires. Les premiers membres de ce conseil furent :
Toutes les lois votées par le Parlement autrichien et présentées par le gouvernement fédéral au conseil allié nécessitaient l'aval de celui-ci pour leurs publications. Si le consentement n'était pas donné, la loi ne pouvait entrer en vigueur. Ainsi, en 1946, il arriva par exemple qu'une loi sur le changement des limites administratives de Vienne au profit de la Basse-Autriche (en fait, un retour à la situation antérieure à 1938) ne fut pas appliquée, par le simple refus des représentants soviétiques qui usèrent de leur véto sur ce sujet jusqu'en 1954.
Ainsi, le véto apposé par un seul des quatre représentants suffisait au début pour bloquer l'application d'une loi. Plus tard, le véto devint collectif : l'ensemble des représentants alliés devaient tous se mettre d'accord pour bloquer la procédure. En conséquence, les objections alliées devinrent alors très rares.
Les effectifs des armées d'occupation étaient initialement de 700 000 hommes, en 1955, les puissances occidentales ont réduites à environ leurs forces à 20 000 hommes et les forces soviétiques à 40 000. Les coûts d'occupation devaient être couverts par l'Autriche (initialement jusqu'à 35% de son budget; au 3 décembre 1946, le quota est descendu à 15%). En 1947, les États-Unis ont déclaré qu'il paierait ses propres coûts d'occupation; les trois autres puissances ont fait de même en 1953[4].
Le Conseil allié fut également chargé de la dénazification. Toutefois, dès 1946 les priorités se modifièrent, celle-ci étant transférée au gouvernement autrichien en février 1946[5], le Counter Intelligence Corps (CIC) américain ne conservant qu'un rôle général de supervision, qui s'acheva en mai 1947[5]. Le 430e détachement du CIC américain, auparavant consacré à la dénazification, mit au rang de priorité la surveillance des organisations communistes[5]. Celui-ci devait employer, à cette fin, le SS flamand Robert Jan Verbelen[5].
Après la mort de Staline le 5 mars 1953, Ivan Ilyitchev, conseiller politique adjoint de la Commission de Contrôle de la Zone d'occupation soviétique en Allemagne et maître-espion du GRU rejoint Vienne et remplace le Haut Commissaire Vladimir Petrovich Sviridov.
Son arrivée est interprétée à l’Ouest comme un pas vers la pleine indépendance de l'Autriche, d’autant que le contrôle des personnes aux frontières du secteur soviétique est abrogé le 8 juin 1953[6].
Ilitchev mène ensuite, pendant l’été 1953, les négociations avec les représentants de l'Autriche (le chancelier Julius Raab, le ministre des Affaires étrangères Leopold Figl et le secrétaire Bruno Kreisky). Un des points de désaccord : le versement annuel de 151 millions de shillings autrichiens à l’URSS (coût de l’entretien des troupes d’occupation soviétiques) et le statut de neutralité de l’Autriche. Comme le souligne Julius Raab : ou bien l’Autriche est neutre, et elle ne peut pas payer – ou bien l’Autriche peut commercer librement avec l’Occident, et alors elle peut payer[7].
Le 1er août 1953, l'Union soviétique renonce à percevoir en Autriche le prix de son occupation. Cette mesure est assimilée par beaucoup à une autorisation donnée à l’Autriche de s’allier à nouveau à l’Allemagne, de reformer l'Anschluss, et les protestations s’élèvent en URSS, et même en France. Le 17 mai 1954, lors d'une réunion à l'ambassade soviétique de Vienne, l'ambassadeur Ilitchev obtient du chancelier Raab et du ministre des Affaires étrangères autrichien Figl des garanties formelles quant à leur absence d’arrière-pensées, et un télégramme du secrétaire d'État John Foster Dulles appuie les négociations[8].
Le 15 mai 1955, l'ambassadeur plénipotentiaire d'URSS en Autriche Ilyitchev en poste jusqu'en mars 1956 appose sa signature, sous celle de Molotov, au bas du Traité d'État autrichien avalisant l'indépendance de l'Autriche.
Les dernières troupes soviétiques quittent Vienne le 19 septembre 1955[9].
Le 5 juillet 1945, le 15e groupe d'armées qui a effectué l'offensive de printemps 1945 en Italie est réorganisé et désigné comme United States Occupational Forces Austria (forces d'occupation des États-Unis en Autriche), puis comme United States Forces in Austria (USFA); la compagnie de quartier-général du IIe corps d'armée, la 11e division blindée - dissoute le 31 aout 1945 -, la 42e division d'infanterie et la 65e division d'infanterie sont affectées à cette formation à sa création[10].
Il y avait 70 000 militaires américains stationnés en Autriche à l'automne 1945, mais dès janvier 1946, la force d'occupation a été réduite à 41 000[11] puis à mi-1946 à 29 000 personnes, principalement du personnel de soutien et administratif. La seule grande unité de combat étant la 42e division d'infanterie[12].
En 1948, le 16th Infantry Regiment restant la principale unité de combat américaine en Autriche est relevé par le 350th Infantry Regiment qui forme l'ossature d'un commandement tactique - Tactical Command, U.S. Forces Austria - de taille divisionnaire créé le 31 octobre 1950 à partir de la 88e division d'infanterie[13].
Les forces britanniques entrent en Autriche à partir du col du Monte Croce Carnico le 7 mai 1945 devançant tout juste les forces yougoslaves. Les forces partisanes yougoslaves ont défilé en Carinthie, la déclarant sous leur contrôle, mais une présence accrue britannique met un terme à cela. La Yougoslavie a continué de plaider cette revendication jusqu'en 1949.
Les British Troops Austria (BTA), indépendantes de la British Army of the Rhine comptent à l'origine deux divisions. La 78e division d'infanterie en Carinthie, son quartier général à Klagenfurt étant couplée à celui de la BTA, et la 46e division d'infanterie dans la état de Styrie avec son QG à Graz. Le contingent à Vienne est une unité indépendante[14].
Antoine Béthouart nommé au commandement en chef des forces françaises en Autriche avant de devenir haut-commissaire de 1946 à 1950, avec cinq étoiles à partir de 1948. La zone d'occupation française en Autriche comprenait une partie du Tyrol et le land de Vorarlberg. Dans le secteur français de Vienne, il fonde le lycée français de Vienne. Afin de résider dans la capitale, il réquisitionne à Hütteldorf la villa de la princesse de Windischgrätz (1883-1963), dite l'« archiduchesse rouge », petite-fille de l'empereur François-Joseph.
Le traité d'État autrichien est signé le 15 mai 1955 au palais du Belvédère à Vienne, en Autriche, entre les forces occupantes alliées - les États-Unis, l'URSS, la France et la Grande-Bretagne — et le gouvernement autrichien, et est entré en vigueur le 27 juillet 1955. Les forces d'occupation quittent l'Autriche le 25 octobre 1955. Le 26 octobre, le conseil national de l'Autriche signe la Neutralité autrichienne, faisant du pays un État indépendant.