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Royaume du Bhoutan
Druk Yul (dz)
Drapeau du Bhoutan |
Blason du Bhoutan |
Devise nationale | Une nation, un peuple |
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Hymne national | Druk tsendhen |
Forme de l'État | Monarchie constitutionnelle |
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Roi | Jigme Khesar Namgyel |
Premier ministre | Tshering Tobgay |
Langues officielles | Dzongkha |
Capitale | Thimphou |
Plus grande ville | Thimphou |
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Superficie totale | 47 000 km2 (classé 134e) |
Superficie en eau | Négligeable |
Fuseau horaire | UTC + 6 |
Indépendance | De l'Inde |
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Date | 8 août 1949 |
Gentilé | Bhoutanais, Bhoutanaise |
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Population totale (2011) | 708 427[1] hab. (classé 159e) |
Densité | 14 hab./km2 |
PIB nominal (2008) | 1 milliard de USD (154e) |
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PIB (PPA) (2008) | 5 milliards de USD (162e) |
Monnaie | Ngultrum (BTN ) |
Code ISO 3166-1 | BTN, BT |
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Domaine Internet | .bt |
Indicatif téléphonique | +975 |
Le Bhoutan (prononcé en français : /butɑ̃/[2] ; en dzongkha Druk Yul, འབྲུག་ཡུལ་, translittération Wylie ʼbrug-yul [ḍu yː])[3], en forme longue le Royaume du Bhoutan, est un pays d’Asie du Sud sans accès à la mer. Il est situé dans l’est de la chaîne de l’Himalaya, enclavé entre l’Inde au sud, à l’est et à l’ouest, avec laquelle il partage 605 km de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord avec 470 km de frontières. Plus à l'ouest, il est séparé du Népal par l'État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les Etats indiens d'Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et plus grande ville est Thimphou.
Le Bhoutan est un ensemble de fiefs mineurs en guerre jusqu'au début du XVIIe siècle, quand le lama et chef militaire Shabdrung Ngawang Namgyal, fuyant la persécution religieuse au Tibet, unifie la région et cultive une identité bhoutanaise distincte. Au début du XXe siècle, le Bhoutan entre en contact avec l'empire britannique. Il maintient des relations bilatérales fortes avec l'Inde après son indépendance.
La géographie du Bhoutan varie des plaines subtropicales dans le sud aux montagnes subalpines de l'Himalaya au nord, où certains sommets excèdent 7 000 m. Sa superficie est 46 500 km2 et mesure environ 300 km dans sa plus grande longueur est-ouest, et 170 km dans le sens nord-sud.
La religion d'État du Bhoutan est le bouddhisme vajrayāna. Le bouddhisme prédomine dans sa population estimée à presque 750 000 personnes en 2012/13[4]. L'hindouisme est la seconde religion du pays.
À partir de 1985, le gouvernement bhoutanais décide de ne plus considérer comme Bhoutanais la population d'origine népalaise, ce qui entraîne l'exil, plus ou moins contraint, de ces Bhoutanais d'origine népalaise, privés de leur citoyenneté. Nombre d'entre eux vivent désormais au Népal dans des camps de réfugiés sous l'égide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
En 2008, le Bhoutan passe d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle et organise ses premières élections générales. Il est membre des Nations unies, ainsi que de l'Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), dont il a accueilli le seizième sommet en avril 2010.
Des noms similaires à Bhoutan, comme Bottanthis, Bottan, et Bottanter, font leur apparition en Europe dans les années 1580. L'orthographe Boutan (sans le h) apparaît pour la première fois dans Six voyages du Français Jean-Baptiste Tavernier, publié en 1676. Toutefois, tous ces usages renvoient non au Bhoutan tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais au Royaume du Tibet. La distinction moderne entre ces deux entités ne se fait qu'à partir de la fin de l'expédition de 1774 de George Bogle. Celui-ci apprend à discerner les différences entre les deux régions, cultures et États. Dans son rapport final à la Compagnie anglaise des Indes orientales, il propose d'appeler officiellement le royaume de Druk Desi Boutan (selon l'orthographe française), et celui du panchen-lama Tibet. L'expert géomètre James Rennell anglicise le nom du premier en Bootan avant de populariser la distinction entre celui-ci et le grand Tibet[5].
L'étymologie précise de Bhoutan est inconnue, mais il est probable que le nom dérive de l'endonyme tibétain Bod, utilisé pour le Grand Tibet. Bod passe traditionnellement pour être une transcription du sanscrit Bhoṭa-anta (भोट-अन्त, "extrémité du Tibet")[6], allusion à la position du Bhoutan à l'extrémité sud du plateau tibétain et sa culture[7],[8].
Sur place, le Bhoutan a beaucoup de noms différents. La plus ancienne référence au Bhoutan dans un ouvrage occidental se trouve dans la Relaçao des jésuites portugais Estêvão Cacella et João Cabral, publiée en 1627. Elle l'appelle Cambirasi (« parmi les Cooch Beharis »)[9], Potente, et Mon (un endonyme pour le sud du Tibet)[5]. La première fois qu'un royaume distinct du Bhoutan apparaît sur une carte occidentale, il est désigné sous son nom local, Broukpa[5].
D'autres noms recensés sont Lho Mon (« terres sombres du sud »), Lho Tsendenjong (« terres du sud du cyprès »), Lhomen Khazhi (« terres du sud des quatre chemins »), et Lho Men Jong (« terres du sud des plantes médicinales »)[10],[11].
Le nom local du pays, Brug-yul (souvent transcrit Druk Yul), signifie « terre du dragon ». Il est aussi nommé Druk Tsendhen (« terre du dragon tonnerre »), le tonnerre ou son de la foudre étant interprété comme étant les grognements de dragons.
Des outils en pierre, des armes, des éléphants, et des ruines de grandes structures en pierre témoignent de la présence humaine vers 2000 av. J.-C., quoiqu'il n'existe pas de traces écrites.
Le Bhoutan aurait été peuplé entre 500 et 600 av. J.-C. par l'ethnie Monba, pratiquant la tradition animiste du bön. Cette culture aurait existé dans l'État de Lho Mon ("terres sombres du sud") ou Mon Yul ("terres sombres")[12],[13].
Le bouddhisme y prend racine au VIIe siècle de notre ère. Le roi tibétain Songtsen Gampo (régnant de 627 à 649)[14], converti au bouddhisme qui étend l'empire tibétain jusqu'en Sikkim et au Bhoutan[15], ordonne la construction de deux temples bouddhistes, l'un à Jakar et l'autre à Kyichu (près de Paro, dans la vallée du Paro)[16]. Le bouddhisme se propage véritablement[14] dès 746[17], sous le roi Sindhu Raja (aussi appelé Künjom[18], Sendha Gyab, ou Chakhar Gyalpo), un roi indien exilé. Il établit un gouvernement au palais de Chakhar Gutho, dans le district de Bumthang[19],[20]. Le maître et saint indien Padmasambhava (aussi appelé Guru Rinpoche), arrive en 747[21].
La plus grande partie de l'histoire bhoutanaise n'est pas très bien connue puisqu'un incendie qui a ravagé l'ancienne capitale, Punakha, en 1827 a détruit les archives.
Au Xe siècle, le développement politique du Bhoutan est très fortement influencé par son histoire religieuse. Plusieurs sub-sectes du bouddhisme y émergent, soutenus par divers chefs de guerre mongols. À la suite du déclin de la dynastie Yuan au XIVe siècle, ces sub-sectes luttent entre elles pour dominer la région politiquement et religieusement. Ceci mène à la victoire de la sub-secte Drukpa au XVIe siècle[16],[22].
Au XIe siècle, le territoire est occupé par des forces militaires tibéto-mongoles. Jusqu'au début du XVIIe siècle, il n'est qu'une mosaïque de petits fiefs guerriers que va unifier le lama et chef militaire tibétain Shabdrung Ngawang Namgyal en créant un réseau de forteresses ou dzong à codirection administrative et spirituelle. Il promulgue la Tsa Yig, un code législatif qui aide à unifier les chefs locaux. Beaucoup de ces dzong existent toujours, et jouent toujours un rôle spirituel et administratif. Les jésuites portugais Cacella et Cabral sont les premiers Européens dont on peut attester la présence au Bhoutan. Ils y passent avant d'arriver au Tibet. Ils rencontrent Ngawang Namgyal, lui donnent des armes à feu, de la poudre à canon et un télescope, et offrent leurs services dans la lutte contre les Tibétains, ce que le Shabdrung décline. Après presque huit mois dans la région, Cacella écrit une longue lettre du monastère de Chagri sur ses voyages. Elle contient une des rares références contemporaines au Shabdrung[23],[24]. La mort de Ngawang Namgyal en 1651 reste secret pour 54 ans. Après une période de consolidation, le Bhoutan revoit des conflits armés internes. En 1711 commence une guerre contre l'empire moghol et ses subedars, qui restaurent Cooch Behar dans le sud. Dans le chaos qui s'ensuit, les Tibétains attaquent le Bhoutan en 1714, sans succès[25].
Au XVIIIe siècle, les Bhoutanais envahissent et occupent le royaume de Cooch Behar au sud. En 1772, Cooch Behar fait appel à la Compagnie anglaise des Indes orientales, qui l'aide à expulser les Bhoutanais et à attaquer le Bhoutan lui-même en 1774. Un traité de paix est signé et le Bhoutan se replie sur ses frontières de 1730. La paix est fragile : les escarmouches avec les Britanniques continuent pendant encore un siècle. Ces escarmouches mènent à la guerre du Bhoutan (1864-65) pour le contrôle des duars. Après sa défaite, le Bhoutan signe le traité de Sinchula avec l'Inde britannique. L'indemnité de guerre inclut la cession des Duars au Royaume-Uni en échange d'une rente de 50 000 roupies.
Dans les années 1870, une guerre civile entre les gouverneurs (penlop) des vallées rivales du Paro et du Tongsa débouche sur la victoire d'Ugyen Wangchuck qui, soutenu par les Britanniques, instaure en 1907 la dynastie royale des Wangchuck. De sa base au centre du Bhoutan, Ugyen Wangchuck met en échec ses rivaux politiques et unifie le pays après plusieurs guerres civiles et rébellions de 1882 à 1885[26].
Le 17 décembre 1907 (la fête nationale célébrée le 17 décembre commémore cet événement)[27], Ugyen Wangchuck est unanimement élu roi héréditaire du pays par une assemblée d'éminents moines bouddhistes, des fonctionnaires, et des chefs de familles nobles. Le gouvernement britannique reconnaît la monarchie tout de suite. En 1910, le Bhoutan signe le traité de Punakha, qui le place sous protectorat britannique (les Britanniques s'occupant des relations internationales mais s’abstenant de s’immiscer dans les affaires intérieures). Il ne paraît pas affecter les relations du Bhoutan avec le Tibet. Après l'indépendance de l'Inde le 15 août 1947, le Bhoutan devient l'un des premiers pays à reconnaître l'indépendance du pays. Le 8 août 1949, un traité similaire à celui de 1910 est signé avec l'Inde[12].
En 1953, le nouveau roi Jigme Dorji Wangchuck fonde la législature du pays (une assemblée nationale de 130 membres, appelée Tshogdu), afin de promouvoir un système de gouvernement plus démocratique. En 1965, il fonde le Conseil consultatif royal, et en 1968 le conseil des ministres. Il abolit le servage et l'esclavage en 1956 et opère une réforme agraire[28].
Le Bhoutan devient membre des Nations unies en 1971 après avoir été membre observateur pour trois ans.
Le couronnement du 4e roi, Jigme Singye Wangchuck, en 1974, est l'occasion pour le royaume de s'ouvrir davantage sur le monde. Il introduit plusieurs réformes politiques significatives. Il transfère la plus grande partie de ses pouvoirs administratifs au conseil des ministres, et permet la motion de censure du roi par une majorité de deux-tiers de l'Assemblée nationale[29].
Son règne voit aussi l'imposition de la culture bhoutanaise à l'ensemble du pays. En 1985, une loi prive de leur citoyenneté les Lhotshampa, une population d'origine népalaise vivant dans les plaines du sud[30]. Leur langue est interdite, ils doivent porter la tenue vestimentaire drukpa. 100 000 d'entre eux fuient la répression et se réfugient au Népal et en Inde. Les réfugiés tibétains, pour leur part, sont sommés de prendre la nationalité bhoutanaise en 1979[31].
En 1999, le gouvernement lève l'interdiction sur la télévision et internet. Le Bhoutan devient ainsi l'un des derniers pays à avoir accès à la télévision. Dans un discours le roi annonce que la télévision est un pas critique en avant pour la modernisation du Bhoutan, et qu'elle contribuera au bonheur national brut[32]. Toutefois, il met en garde contre "l'usage abusif" de la télévision, qui pourrait effacer certaines valeurs traditionnelles bhoutanaises[33].
Une nouvelle constitution est présentée en 2005. Le 14 décembre 2006, Jigme Singye Wangchuck abdique en faveur de son fils aîné, Jigme Khesar Namgyel Wangchuck. Celui-ci est couronné le 6 novembre 2008[34].
Les premières élections parlementaires ont lieu en décembre 2007 et mars 2008[35].
Le système politique du Bhoutan a récemment changé d'une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle. En 1999, le 4e roi du Bhoutan crée le Lhengye Zhungtshog (le Conseil des ministres). Le Druk Gyalpo (roi de Druk Yul) est le chef d'État. Le pouvoir exécutif est exercé par le Lhengye Zhungtshog, et le pouvoir législatif par le gouvernement et l'Assemblée nationale.
Le 17 décembre 2005, le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, annonça[36] que le royaume se transformerait en une démocratie parlementaire en 2008 et qu’il abdiquerait à cette date en faveur du prince héritier Dasho Jigme Khesar Namgyel Wangchuck, son fils aîné, âgé de vingt-cinq ans en 2005. Il abdique le 14 décembre 2006 et délègue ses pouvoirs à son fils. Le 6 novembre 2008 Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est officiellement couronné cinquième roi du Bhoutan, et devient, à 28 ans, ainsi le plus jeune roi au monde[37]. Le 13 octobre 2011, il épouse une roturière, Jetsun Pema[38].
Le projet de Constitution, en préparation depuis 2001, prévoit la création d’un Parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale de 75 membres et d’un Conseil national de 25 membres. Le chef de l’État demeure le roi, mais il pourrait être destitué par un vote réunissant les voix des deux-tiers des membres du Parlement.
Les élections pour la chambre haute (le Conseil national) ont lieu le 31 décembre 2007 et le 23 avril 2013, et celles pour la chambre basse (l'Assemblée nationale) le 24 mars 2008 et le 13 juillet 2013.
Le 24 mars 2008, lors des premières élections législatives, le Parti vertueux du Bhoutan, dirigé par Jigme Thinley, âgé de 56 ans et formé aux États-Unis, remporte 44 sièges sur 47 de la chambre basse du Parlement, contre le Parti démocratique populaire. Jigme Thinley devient Premier ministre le 9 avril[39]. Dans les élections de 2013, le Parti démocratique populaire gagne 32 sièges avec 54,88 % des suffrages.
L'Armée royale du Bhoutan est la force militaire du pays. Elle inclut la Garde royale et la Police royale. Le service militaire est volontaire, l'âge minimum étant fixé à 18 ans. L'armée compte 18 000 membres et est formée par l'armée de terre de l'Inde[40]. Son budget annuel est d'environ 13,7 millions de dollars, soit 1,8 du PIB du pays. N'ayant pas accès à la mer, le Bhoutan n'a pas de marine. Il n'a pas de forces aériennes : son armée de terre dépend du Commandement de l'Est de la Force aérienne indienne pour les actions aériennes.
Le Bhoutan maintient des relations économiques, stratégiques et militaires étroites avec l'Inde voisine[41],[42]. Le 8 février 2007, le Bhoutan et l'Inde signent un nouveau traité clarifiant le contrôle du Bhoutan sur ses propres relations internationales. Ce traité remplace celui signé en 1949. Le traité de 1949 est encore parfois interprété comme permettant l'Inde de contrôler les affaires étrangères du Bhoutan, mais c'est le gouvernement du Bhoutan qui se charge de toutes les affaires étrangères du pays, y inclus sur les sujets intéressant le gouvernement indien, comme la frontière entre le Bhoutan et la Chine.
Le Bhoutan maintient des relations diplomatiques avec 52 pays et l'Union européenne. Il a des ambassades ou consulats en Inde, au Bangladesh, en Thaïlande et au Koweït, ainsi que deux missions aux Nations unies (l'une à New York et l'autre à Genève). Thimphou abrite deux ambassades, celles de l'Inde et du Bangladesh, ainsi qu'un consulat, celui de Thaïlande. D'autres pays maintiennent un contact diplomatique informel via leurs ambassades à New Delhi. Il existe des consulats bhoutanais honoraires à Londres et à Washington[43],[44],[45].
Un accord de longue date permet aux citoyens de l'Inde et du Bhoutan de voyager dans le pays voisin sans passeport ni visa, mais avec leurs documents d'identité. Les Bhoutanais peuvent également travailler en Inde sans restriction aucune.
Le Bhoutan ne maintient pas de relations diplomatiques formelles avec son voisin au nord, la République populaire de Chine, mais en ces dernières années il y a eu une hausse significative dans le nombre de réunions bilatérales. Le premier accord bilatéral entre la Chine et le Bhoutan est signé en 1998, et le Bhoutan a des consulats honoraires à Macao et à Hong Kong. La frontière avec la Chine est en grande partie non délimitée, et donc contestée à certains endroits. Environ 269 km² restent contestées entre les deux pays[46].
Le 13 novembre 2005, des soldats chinois pénètrent les territoires contestés entre la Chine et le Bhoutan, et commencent à y construire des routes et des ponts[47]. Le ministre bhoutanais des affaires étrangères, Khandu Wangchuk, parle du problème avec les autorités chinoises après une discussion à ce sujet au Parlement bhoutanais. Qin Gang, porte-parole de la Chine, répond que la frontière reste contestée et que les deux parties continuent à travailler afin de trouver une solution pour le conflit[48]. Un officier du service de renseignement indien dit que la délégation chinoise au Bhoutan accuse les Bhoutanais de « dramatiser ». Le journal bhoutanais Kuensel dit que la Chine pourrait utiliser les routes construites pour promouvoir la possession chinoise de la région contestée[47].
L’une des particularités du Bhoutan est sa recherche du bonheur à travers l’amélioration de ce qu'il appelle le « bonheur national brut » ou BNB. Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du produit national brut (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice, instauré par le roi Jigme Singye Wangchuck en 1972, se base sur quatre principes fondamentaux, piliers du développement durable, à savoir :
Une première rencontre internationale sur la définition de la prospérité a eu lieu en 2004 à l’Université Saint-Francis-Xavier, au Canada. Sur les 400 personnes venant de plus de dix pays différents, plus d’une trentaine étaient bhoutanaises, dont des enseignants, des moines et des responsables politiques. Elle a été suivie de rencontres en 2007 (en Thaïlande), en 2008 (au Bhoutan) et en 2011 (à l'ONU)[51].
Le discours sur le Bonheur national brut est remis en cause par le Premier ministre nommé en juillet 2013, Tshering Tobgay, qui explique que le gouvernement précédent a passé beaucoup plus de temps à en parler qu'à agir, et relève que le pays est confronté à quatre grands défis : l'endettement, la monnaie, le chômage, dont celui des jeunes, et la perception d'une corruption croissante[52].
Le Bhoutan est divisé en 20 dzongkhag :
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Un gewog (en dzongkha « bloc ») est un groupe de villages formant une unité administrative géographique intermédiaire entre le village et le dzongkhag. Le pays comprend 205 gewog, qui couvrent chacun en moyenne une région de 230 km².
Depuis la fin des années 1980, le roi du Bhoutan, Jigme Singye Wangchuck, poursuit un programme à long terme de décentralisation. En 1991, les gewog sont devenus des unités administratives officielles, chacun d'entre eux étant dirigé par un gup (chef).
La superficie du Bhoutan est de 47 000 km². L’Himalaya domine le paysage du nord du pays et de nombreux sommets dépassent les 7000 mètres d’altitude. Le Kula Kangri est généralement considéré comme le point culminant du Bhoutan, à 7553 mètres, mais la Chine le revendique. La forêt couvre 70 % du territoire national. La plus grande partie de la population est concentrée sur les hauts plateaux et dans les vallées de l’ouest.
L'économie du Bhoutan est une des moins développées au monde ; elle est fondée sur l’agriculture, l'élevage, l’exploitation forestière, la vente à l’Inde d’électricité d’origine hydrodynamique, et le tourisme.
L'agriculture est en grande partie vivrière et pratique l'élevage. Les montagnes dominent le territoire et rendent la construction de routes et de toute autre infrastructure difficile et chère. L'économie est étroitement alignée sur celle de l'Inde par de forts liens commerciaux et monétaire et dépend fortement de l'aide financière de ce pays. Le secteur, très délaissé, de la technologie industrielle n'est pas une priorité et la plupart des productions proviennent d'ateliers familiaux.
La majorité des projets de développement, tels que la construction de routes, est tributaire de la main-d'œuvre saisonnière indienne. Le potentiel de production hydro-électrique et l'activité touristique sont les ressources principales en capitaux du pays.
Les programmes modèle sociaux, d'éducation, et d'environnement en cours se font avec l'appui d'organismes multilatéraux de développement. Chaque programme économique doit tenir compte de la politique gouvernementale de protection de l'environnement et des traditions culturelles du pays.
Les contrôles poussés et les politiques dans les domaines de l'industrie, du commerce, du travail et des finances constituent une maîtrise de l'investissement étranger.
Le pays ne s'est ouvert aux touristes qu'en 1974. Cette ouverture reste très mesurée et exclut le tourisme de masse par le prix élevé des séjours organisés, culturels et de randonnée. Le tourisme en 2002 fournissait un cinquième des ressources du pays[53].
Voir aussi : Économie du Bhoutan.
Dans les années 1970 et 1980, le gouvernement royal du Bhoutan a émis des timbres-poste aux formes et dans des matières originales afin d’obtenir de nouveaux revenus. Ces timbres sont aujourd’hui très recherchés par les philatélistes. Le promoteur de cette production philatélique, l’Américain Burt Todd, en a fait commencer la production en 1962. Des timbres destinés à la poste aérienne ont été diffusés avant même que le pays soit doté d’un aéroport, en 1992.
De manière générale, le courrier est très marginal au Bhoutan, pays de tradition bouddhiste ou les familles vivent très rapprochées. Les timbres visent surtout à rapporter des devises.
Le système de santé est totalement gratuit pour tout le monde quel que soit le traitement. Tous les villages sont dotés d'une école et d'une antenne locale de santé[49].
Selon le World Factbook de la CIA, la population s'élève à 691 141 habitants[54]. Selon une estimation de 2005 la population serait 2 232 291 mais le gouvernement ne recense que 810 000 Bhoutanais. Ceci provient du fait que 40 % de la population vivant au Bhoutan, appelée Lhotshampa, est d’origine népalaise et de religion hindou et que le gouvernement bhoutanais ne les reconnaît plus comme citoyens depuis 1988. Depuis cette date, l'instruction du népalais est interdite à l'école et la langue Tibétaine Dzongkha est obligatoire[55]. Les Lhotshampa subissent une discrimination culturelle et ethnique au point que certaines professions leur sont interdites (administration, enseignement, etc.)[56],[57].
Quelques statistiques démographiques :
L'aéroport international de Paro est l'unique aéroport du pays. Deux autres sont en construction, afin de désenclaver les régions des vallées du nord et de l'est. [réf. souhaitée] La compagnie nationale bhoutanaise Druk Air, équipée d'Airbus 319-115, en a fait sa plate-forme de correspondance.
Le réseau routier, très sommaire, suit les anciens chemins caravaniers. On compte très peu de ponts ou de tunnels. Mettre 8 heures de voiture pour parcourir 200 km est la norme en raison de l'étroitesse des routes, dont l'entretien est difficile.
En 2014, le Bhoutan passe un accord avec Renault-Nissan pour l'achat d'une centaine de voitures électriques. L'objectif fixé par le premier ministre Tshering Tobgay est d'atteindre à terme le « zéro émission »[58].
La religion principale (et religion d'État) du pays est le bouddhisme vajrayāna, le bouddhisme tibétain dans sa forme tantrique, appelé aussi lamaïsme, pratiqué par 75 % de la population[59]. Le Bhoutan est actuellement le seul royaume au monde où le bouddhisme tantrique est religion d'État. Le reste de la population (25 %) a pour religion l'hindouisme indien (et à influence népalaise)[60].
Selon des ONG d'obédience chrétienne, les chrétiens y sont peu nombreux en raison d'entraves à la foi chrétienne dans ce royaume[61],[62]. D'après le site « Aide à l'Église en détresse », en 2008 les chrétiens seraient au nombre de 12 255, dont 1000 catholiques baptisés. Ils ne représentent que 0,5 % de la population contre 74 % pour les bouddhistes, 20,5 % pour les Hindous, 3,8 % pour les animistes et 1,2 % pour ceux n'entrant pas dans ces catégories[63].
La loi bhoutanaise incite la population à porter les vêtements traditionnels que sont le gho (en) (pour les hommes) et la kira (pour les femmes)[64].
La musique bhoutanaise est proche des musiques tibétaine et indienne de par son passé colonial et sa culture bouddhiste. Du fait de la fermeture politique du pays, cette culture a été préservée jusqu'à très récemment. Il existe encore une nette délimitation entre musique religieuse et musique profane[65],[66], la première ayant une large prééminence et s'associant volontiers aux danses.
Le dzong du Bhoutan est un monastère-forteresse bouddhiste. Il servait autrefois de centre religieux, militaire, administratif et social du district qu'il commandait. Il pouvait abriter une garnison si nécessaire ainsi qu'une armurerie. Il accueillait les structures administratives du district ainsi que les moines. C'était aussi un lieu d'échanges et souvent le site d'un tséchu ou festival religieux annuel. Les premiers dzongs furent construits dans le pays dès le XIIe siècle, mais leur âge d'or fut la première moitié du XVIIe siècle, qui vit le renforcement défensif du pays par le shabdrung ou grand lama Ngawang Namgyal (1594-1651), l'unificateur du Bhoutan moderne.
Le Bhoutan est le dernier pays du monde à avoir reçu la télévision, c'était en 1999 où 48 chaînes peuvent être reçues par satellite[67],[68]. Le 2 juin 1999, à l'occasion du 25e anniversaire du couronnement du roi Jigme Singye Wangchuck, le pays se dote de sa première chaîne de télévision nationale (BBS TV) et de son premier accès internet. Lorsque la télévision arriva au Bhoutan en 1999, les évènements sportifs sur Ten Sports causèrent des bagarres dans les cours de récréation ; en regardant la chaîne coréenne Arirang TV, des adolescentes se sont mises à se décolorer les cheveux en blond et des bandes se sont formées pour la première fois dans la capitale[69],[70].
Voyageurs et Magiciens (Chang hup the gi tril nung) de Khyentse Norbu (2003) est le premier long métrage entièrement produit et réalisé au Bhoutan.
Le tourisme est volontairement limité dans la volonté de préserver l'environnement et la culture du pays. L'accès est néanmoins plus facile depuis la privatisation de l'industrie en 1991 [réf. souhaitée]. La plupart des dzong, qui abritent toujours à la fois les services administratifs de la région et des locaux à usage religieux, sont ouverts aux étrangers.
L'anglais est appris à l'école et la presque totalité des documents officiels (dont les affiches électorales) est publiée également en anglais.
En 2005, on estimait à 7 000 le nombre de touristes (hommes d'affaires compris) au Bhoutan. On estime que 24 % de ces touristes viennent des États-Unis, 17 % du Japon, 11 % du Royaume-Uni et 48 % d'autres pays. Chaque touriste doit s'affranchir d'un forfait de 250 dollars par jour (montant 2011), lequel comprend hôtel, repas, voiture et guide[71],[72].
Le Bhoutan a pour codes :