Joseph-Napoléon Ier | |
« Portrait de Joseph Bonaparte, roi de Naples », huile sur toile de Jean-Baptiste Wicar réalisée en 1808. |
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Titre | |
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Roi d'Espagne | |
– (5 ans, 6 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | Ferdinand VII |
Successeur | Ferdinand VII |
Roi de Naples Giuseppe |
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– (2 ans, 3 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | Ferdinand Ier |
Successeur | Joachim Ier |
Héritier du trône impérial français | |
– (15 jours) |
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Biographie | |
Dynastie | Maison Bonaparte |
Nom de naissance | Giuseppe de Buonaparte |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Corte, Corse (Gênes) |
Date de décès | (à 76 ans) |
Lieu de décès | Florence (Toscane) |
Sépulture | Invalides |
Père | Charles Bonaparte |
Mère | Maria Letizia Ramolino |
Conjoint | Julie Clary |
Enfant(s) | Zénaïde Bonaparte Charlotte Bonaparte |
Héritier | Louis Bonaparte |
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Rois de Naples Monarques d'Espagne Héritier du trône impérial français |
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Joseph Bonaparte[1], né le à Corte et mort le à Florence, est le frère aîné de Napoléon Bonaparte. Il est d'abord avocat, puis diplomate et soldat.
Sous le Premier Empire, il est nommé prince français avec prédicat d'altesse impériale, est nommé grand-électeur de l'Empire et à ce titre régent pendant la campagne de 1805. En 1806, il est créé roi de Naples puis en 1808, roi d'Espagne. En 1814 et pendant les Cent-Jours, il est nommé lieutenant-général de l'Empire.
Joseph Bonaparte est destiné à l'état ecclésiastique mais privilégie le barreau quand l’exil de la famille, conséquence de la brouille avec le chef corse Pascal Paoli, l'oblige à rejoindre la Provence. Le 1er août 1794, il épouse à Cuges-les-Pins, Julie Clary (1771-1845), fille d’un négociant de Marseille. Ils ont trois enfants : Julie Joséphine (1796-1796), Zénaïde Bonaparte (1801-1854) et Charlotte Bonaparte (1802-1839).
Après avoir été, grâce à son frère, nommé commissaire des guerres à l'armée d'Italie, il est, en 1796, élu par la Corse député au Conseil des Cinq-Cents. L'opposition des royalistes ne lui permet pas de siéger avant le coup d'État du 18 fructidor an V. Il entame en 1797 une carrière diplomatique, d'abord à Parme, puis à Rome auprès de Pie VI. Il quitte la ville après l'émeute du 28 décembre 1797 et le meurtre du général Duphot, son aide de camp. Il retourne alors siéger au conseil des Cinq-Cents et y tient un rôle effacé. Il tente cependant de concilier son frère Napoléon et le général Bernadotte lors des préparatifs du coup d'État du 18 brumaire, le second étant devenu, par son mariage avec Désirée Clary, le beau-frère de Joseph. C'est à cette époque qu'il achète la propriété de Mortefontaine.
Membre du Corps législatif et du Conseil d'État, Joseph se consacre principalement aux missions diplomatiques du Consulat et signe le traité de Mortefontaine (1800) avec les États-Unis, la paix de Lunéville (1801) avec l'Autriche, et la paix d'Amiens (1802) avec le Royaume-Uni.
Le sénatus consulte proclamant l'Empire en 1804 désigne les potentiels héritiers du trône parmi la descendance de Joseph, Napoléon et Louis. Joseph devient alors altesse impériale et porte le titre de prince français. Il assure la régence de l'Empire pendant la campagne de 1805. En 1805, il est titulaire d'une des grandes dignités de l'Empire français en tant que grand électeur de l'Empire.
Devenu roi de Naples par décret impérial le 30 mars 1806, il tâche de se faire aimer de la population mais échoue à rallier la noblesse. Entouré d'une équipe très compétente (Saliceti, Roederer, Miot, Girardin, Dumas), il réforme les ordres monastiques et réorganise le système judiciaire, éducatif et financier. Sur ordre de l'empereur, il remet son royaume à son beau-frère Murat le 5 juillet 1808[2].
Joseph Bonaparte règne sous le nom de Joseph-Napoléon Ier dès son arrivée en Espagne[3],[4],[5],[6]. Son court règne ibérique est quasiment totalement occupé par les combats menés à la fois contre les insurgés espagnols et le général anglais Arthur Wellesley. À l'exception des périodes où Napoléon se trouve dans la péninsule, Joseph ne parvient pas à s'entendre avec les maréchaux commandant les forces françaises, à commencer par Soult.
Bien que ses réformes aient moins de succès qu'à Naples, l'un de ses actes les plus retentissants est l'abolition en 1808 de l'Inquisition espagnole qui sera rétablie par Ferdinand VII. Obligé de quitter deux fois Madrid devant l'approche des armées ennemies, Joseph abandonne son royaume et rentre en France en 1813 après la défaite de Vitoria[7].
Joseph Bonaparte est perçu par une majorité d'Espagnols comme un roi illégitime, un roi intrus. Ses ennemis lui attribuent le surnom de « Pepe Botella » (« Jojo la bouteille ») car ses premiers décrets ont concerné les boissons alcoolisées et les jeux de cartes[8].
Portrait par François Gérard, 1808.
80 réaux en or à l'effigie de Joseph, 1811.
Portrait par François-Joseph Kinson, 1811.
Lieutenant-général de l’Empire en 1814, avec mission de défendre la capitale (puis aux Cent-Jours), il ne peut maîtriser les évènements et quitte Paris en pleine bataille de Paris à l’approche des alliés pour rejoindre l'Impératrice-régente à Blois après avoir donné l'autorisation aux maréchaux de capituler.
Après l’abdication de son frère, il vit à Bordentown dans l'état de New Jersey près de Philadelphie, s'y faisant construire la résidence de Point-Breeze grâce à la vente des bijoux de la Couronne espagnole et s’occupant d’agronomie[9]. Il s'y fait appeler comte de Survilliers, du nom d'une de ses anciennes propriétés située actuellement au nord-est du Val-d'Oise, en limite de Mortefontaine. Après la mort de sa fille Charlotte Bonaparte, il revient en Europe où il habite successivement l’Angleterre puis l’Italie.
Il meurt en Italie le 28 juillet 1844. Son corps se trouve aujourd'hui aux Invalides aux côtés de son illustre frère.
Homme simple dans ses manières, cultivé, soucieux du bien public, Joseph l'était également de sa dignité royale. Bien que non dénué de qualités, comme les autres frères de Napoléon Ier, il a souffert de la comparaison avec l'empereur des Français. Il aimait et cultivait les lettres ; cependant, c’est à tort qu’on lui a attribué un poème en dix chants intitulé Napoléon, et consacré au héros de sa famille (ce poème est de Hubert-Louis Lorquet, professeur à l’île de France (île Maurice), qui le publia dans cette île en 1822). Le roi Joseph a laissé des Mémoires et une Correspondance, qui ont été publiés par Albert du Casse de 1852 à 1854 (Paris, 10 vol. in-8°), et qui apportent de nombreuses informations sur l’histoire du Premier Empire.
Joseph Bonaparte laisse plusieurs enfants naturels[10] qu'il a eus avec ses différentes maîtresses :