D'abord satrape de Babylonie à la mort d'Alexandre le Grand, Séleucos étend par la suite sa domination sur les provinces de Syrie et d'Asiemoyen-orientale (Perse, Médie, Susiane, Sogdiane, etc.). Il se proclame roi en -305. Séleucos fonde Séleucie du Tigre, sa première capitale, en Mésopotamie ; puis il transfère un temps sa capitale à Séleucie de Piérie sur la Méditerranée. La capitale s'installe définitivement à Antioche en Syrie antique à la fin de son règne[1]. Les Séleucides sont la seule des grandes dynasties hellénistiques possédant une ascendance iranienne. Séleucos a en effet épousé Apama, la fille d'un noble perse, de laquelle naît son héritier Antiochos Ier. Les historiens ont longtemps sous-estimé l'importance de la Babylonie au sein de l'Empire, en consultant davantage les sources grecques que les documents écrits en araméen. La chancellerie, selon la tradition royale perse, rédige en effet des documents en écriture cunéiforme et pas seulement en grec. Les Séleucides font suite aux Achéménides dans les chroniques babyloniennes jusque dans les années 150.
L'Empire séleucide, fusion de l'Orient et du monde grec, semble au départ fidèle au projet d'Alexandre le Grand. L'Empire comprend une multiplicité de groupes ethniques, de langues (grec, persan, araméen, dialectes indo-iraniens), de religions (polythéisme grec, zoroastrisme, judaïsme, cultes indigènes). Dans ce contexte, plus encore que pour les autres monarchies hellénistiques, le roi, qui reçoit un culte divin, est supposé être le garant de l'unité de l'empire. L’armée apparaît comme le meilleur soutien de la dynastie séleucide. Les Séleucides ont promu l'hellénisation de l'Orient en développant l'urbanisme, comme le montrent la tétrapolis de Syrie et les nombreuses fondations de cités et de villes-garnisons.
L'immensité et la diversité de l'Empire séleucide ont causé sa fragilité. La plupart des souverains, emportés par d'inextricables querelles matrimoniales, se sont avérés médiocres dans la conduite des affaires, à l'exception notable d'Antiochos III.
87-84 av. J.-C. : Antiochos XII Dionysos († 84 av. J.-C.), frère du précédent, cinquième et dernier fils d'Antiochos VIII, roi de Syrie (sud). Il est tué dans une expédition contre le roi des Nabatéens, Arétas III. À la suite de cet échec, les Nabatéens s'emparent de Damas et de la Syrie du Sud.
67-64 av. J.-C. : Philippe II Philoromaios (« l'Ami des Romains »), cousin du précédent, fils de Philippe IerPhiladelphe, roi de Syrie (sud). Déposé en 64 av. J.-C. par Pompée.
Lorsque Pompée transforme les royaumes séleucides d'Antioche et de Damas en province romaine, en 64 av. J.-C., Antiochos XIII se réfugie chez son protecteur Lucullus, lequel l'élimine pour plaire à Pompée.
Quant à Philippe II, il semble qu'il ait survécu, car un prince séleucide nommé Philippe a ensuite été pressenti, en 56 av. J.-C., comme époux pour la reine d'Égypte Bérénice IV. Cette union fut cependant rejetée par le gouverneur de Syrie, Aulius Gabinius, qui a sans doute fait exécuter Philippe.
Ainsi disparurent les derniers représentant de la dynastie des Séleucides. Si la Syrie proprement dite devint une province de l'Empire romain (27 av. J.-C.-395 ap. J.-C.), la plus grande partie du territoire qui constituait jadis l'Empire séleucide à l'époque de Séleucos Ier (305-281 av. J.-C.) appartenait désormais à l'Empire parthe (247 av. J.-C.-224 ap. J.-C.).
Certaines personnes listées ci-dessous ne sont pas à proprement parler des membres de la dynastie des Séleucides. Il s'agit généralement des épouses de souverains séleucides qui, par conséquent, méritent de figurer dans la liste de ses membres. On retrouve, en outre, des personnages issus d'autres dynasties (Lagides et dynasties des royaumes d'Asie Mineure notamment) qui n'ont pas régné sur l'Empire séleucide mais dont le pouvoir et l'ascendance sont liés à un membre de la dynastie des Séleucides.
Séleucos : fils aîné d'Antiochos Ier et de Stratonice Ire, nommé corégent de l'Est de l'empire en 281 av. J.-C., exécuté par son père en 267 av. J.-C. pour trahison.
Stratonice II : fille d'Antiochos Ier et de Stratonice Ire, deuxième épouse de Démétrios II de Macédoine, mère d'Apama III, répudiée en 239 av. J.-C.
Apama II : fille d'Antiochos Ier et de Stratonice Ire.
Laodicé Ire († 240 av. J.-C.) : fille d'Achaios Ier, première épouse d'Antiochos II, mère de Séleucos II, d'Antiochos Hiérax, de Laodicé A, de Stratonice III et d'Apama. Reine consort de Syrie de 261 à 253 av. J.-C., date à laquelle elle est répudiée au profit de Bérénice Syra.
Andromaque : fils d'Achaios Ier, père de Laodicé II et d'Achaios II.
Laodicé II : fille d'Andromaque, épouse de Séleucos II.
Laodicé III : fille de Mithridate II du Pont et de Laodicé A, première épouse (222 av. J.-C.) de son cousin Antiochos III, mère d'Antiochos, d'Ardys, de Mithridate, de Séleucos IV, d'Antiochos IV, de Laodicé IV, de Cléopâtre IreSyra, d'Antiochis III et d'une fille putative de nom inconnu mariée à Démétrios Ier de Bactriane (222-180 av. J.-C.). Reine consort de Syrie de 222 à 191 av. J.-C. environ.
Euboia : jeune grecque, fille de Kleoptolème de Chalcis, deuxième épouse (191 av. J.-C.) d'Antiochos III. Reine consort de Syrie de 191 à 187 av. J.-C.
Laodicé B : fille de Mithridate II du Pont et de Laodicé A, épouse (223 av. J.-C.) d'Achaios II.
Antiochos († 193 av. J.-C.) : fils aîné d'Antiochos III et de Laodicé III, marié à sa soeur Laodicé IV, roi associé en 210 av. J.-C. jusqu'à sa mort.
Ardys : deuxième fils d'Antiochos III et de Laodicé III, décédé avant son père.
Mithridate : troisième fils d'Antiochos III et de Laodicé III, également décédé avant son père.
Laodicé IV : fille d'Antiochos III et de Laodicé III, mariée en premières noces à son frère Antiochos († 193 av. J.-C.), en secondes noces à son autre frère Séleucos IV, en troisième noces à son dernier frère Antiochos IV, mère de Nysa, d'Antiochos, de Démétrios IerSôter, de Laodicé V et d'Antiochos V Eupator. Reine consort de Syrie de 187 à 163 av. J.-C. environ.
Cléopâtre Théa († 121 av. J.-C.) : fille de Ptolémée VI Philométor et de Cléopâtre II, mariée en premières noces (149 av. J.-C.) à Alexandre IerBalas, en secondes noces (148/147 av. J.-C.) à Démétrios II Nicator, en troisièmes noces (137 av. J.-C.) à Antiochos VII, mère d'Antiochos VI, de Séleucos V, d'Antiochos VIII, d'Antiochos IX, de Laodicé VIII et de Laodicé IX. Reine consort de Syrie de 149 à 125 av. J.-C.
Laodicé VI : fille d'Antiochos IV, mariée en premières noces à Alexandre IerBalas, en secondes noces à Mithridate V du Pont, mère de Mithridate VI Eupator (135/132-63 av. J.-C.). Reine consort de Syrie de Syrie puis reine consort du Pont.
Cléopâtre Tryphaena († 111 av. J.-C.) : fille de Ptolémée VIII et de Cléopâtre III (161-101 av. J.-C.), première épouse d'Antiochos VIII, mère de Laodicé VII, de Séleucos VI, de Démétrios III, d'Antiochos XI, de Philippe IerPhiladelphe, et d'Antiochos XII. Reine consort de Syrie.
Cléopâtre IV († 112 av. J.-C.) : fille de Ptolémée VIII et de Cléopâtre III, mariée en premières noces (115 av. J.-C.) à son frère Ptolémée IX, en secondes noces (114 av. J.-C.) à Antiochos IX, mère d'Antiochos X. Reine consort de Syrie de 114 à 112 av. J.-C.
↑La chronologie des capitales séleucides est sujette à caution. Certains historiens prétendent qu'Antioche ne devient véritablement la capitale que vers 240 av. J.-C..
Auguste Bouché-Leclercq, Histoire des Séleucides (323-64 avant J.-C.), Paris, 1913.
Laurent Capdetrey, Le Pouvoir séleucide, Territoire, administration, finances d'un royaume hellénistique (312-129 av. J.-C.), Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2007.
(en) J. D. Grainger, Seleukos Nikator, Constructing an Hellenistic Kingdom, Londres, 1991.
Édouard Will, Histoire politique du monde hellénistique 323-30 av. J.-C., Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », 2003 (ISBN202060387X).