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46° 05′ N 25° 31′ E / 46.09, 25.51
Roumanie
România (ro)
Drapeau de la Roumanie |
Armoiries de la Roumanie |
Hymne national | Deșteaptă-te, române! (Éveille-toi, Roumain !) |
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Forme de l'État | République semi-présidentielle |
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Président | Klaus Iohannis |
Premier ministre | Victor Ponta |
Président du Sénat | Călin Popescu-Tăriceanu |
Président de la Chambre | Valeriu Zgonea |
Langues officielles | Roumain[1] |
Capitale | Bucarest 44° 25' N; 26° 06'E |
Plus grande ville | Bucarest - 2 117 768 (2011) |
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Superficie totale | 238 391 km2 (classé 78e) |
Superficie en eau | 3,0 % |
Fuseau horaire | heure d’été : UTC+03:00 (EEST) |
Indépendance | Fin de la vassalité de la principauté de Roumanie vis-à-vis du Sultan ottoman |
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Date |
Gentilé | Roumains, Roumaines |
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Population totale (2014) | 19 942 642[2] hab. (classé 58e) |
Densité | 89 8 hab./km2 |
IDH (2012) | 0,786[3] (élevé) (56e) |
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Monnaie | Nouveau leu roumain (lei au pluriel) ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .ro |
Indicatif téléphonique | +40 |
La Roumanie, en roumain : România, est un État d’Europe centrale, le 7e pays le plus peuplé de l’Union européenne et le 9e par sa superficie, soit 238 391 kilomètres carrés. Située en Europe centrale et orientale, sa géographie s'articule autour des Carpates, du Danube et de la mer Noire. Elle est frontalière de la Hongrie, de l'Ukraine, de la Moldavie, de la Bulgarie et de la Serbie.
L'État roumain moderne, pensé au début du XIXe siècle, est issu de la réunion des anciennes principautés médiévales : Valachie, Moldavie (1859) et Transylvanie (1918). Son territoire actuel date du milieu du XXe siècle (voir l'article « Vieux Royaume »). Les Roumains, dont la langue est latine, se considèrent comme héritiers de l'ancienne Dacie (pays des Thraces du nord, conquis par l'empereur romain Trajan en 106) et de l'Empire romain. Une autre composante de l'identité roumaine provient de l'Empire byzantin, dont les Roumains ont hérité leur tradition religieuse, majoritairement chrétienne orthodoxe. À l'époque moderne, c'est la France des Lumières qui a inspiré, en 1859, la création, à partir des « Principautés danubiennes », de la Roumanie moderne, avec ses idéaux d'émancipation et de progrès, qui traduisent une troisième composante de l'identité roumaine : la composante révolutionnaire[4], manifeste par le drapeau et l'hymne. La monarchie constitutionnelle initiale a évolué en démocratie parlementaire entre 1918 et 1938, puis un régime autocratique s’est installé, suivi par deux totalitarismes : fascisme des années 1940, et communisme de type soviétique dans la seconde moitié du XXe siècle, jusqu’à la « Libération » de 1989 (Eliberarea : chute de la dictature communiste).
Pendant la transition, qui se conclut par l’adhésion à l’Union européenne le , la Roumanie a rejoint l’OTAN, tout en gardant ses relations privilégiées, héritées du régime communiste, avec les pays du Tiers monde, avec ceux de l’ancien pacte de Varsovie et avec la Chine. Pendant cette période intermédiaire, la nomenklatura ex-communiste s’est maintenue aux affaires en adoptant le nationalisme, le libéralisme et la démocratie comme idéologies de rechange. Un nombre important d’entreprises et d’entrepreneurs ont alors émergé, mais seul un petit nombre a perduré ; la plupart de ceux qui ont prospéré se sont vus acheter leurs parts par de grands groupes internationaux.
România, nom du pays, est un néologisme du XIXe siècle, mais il s’appuie sur le nom par lequel les locuteurs de la langue roumaine se désignaient depuis leurs origines, et qui est attesté par écrit depuis le XVIe siècle. Cet endonyme de români est relié à l'Empire appelé aujourd'hui byzantin, mais dont le nom réel et officiel était Ρωμανία (Romania, de Rome, ancienne capitale de l’Empire romain). Jusqu'au XIXe siècle, les chrétiens orthodoxes se définissaient comme Ρωμαίοι (Roméi) ou Ρωμιοί (Romiii)[5], et non Έλληνες (Hellènes, mot qui ne désignait alors que les païens antiques), et encore moins Βυζαντινοί (Byzantins, mot inventé par Hieronymus Wolf en 1557). En fait, tous les habitants de l’Empire romain d'Orient se définissaient comme Ρωμαίοι (Romées), qu’ils fussent albanais, arméniens, aroumains, grecs ou roumains. Ce n’est que peu avant leur guerre d’indépendance que les Grecs, toujours qualifiés de « Roumis » par les Turcs, vont commencer à se désigner comme Έλληνες (Hellènes), tandis que Roumains et Aroumains sont désignés par l’exonyme « Valaques ».
L’endonyme români, par lequel s’identifiaient les roumanophones, ne désignait pas, au Moyen Âge, une nationalité, mais simplement une origine et une langue communes (limba românească[6]). Les roumanophones s'identifiaient aussi par leur origine géographique : moldovean (Moldave), ardelean (Transylvain), muntean (de Valachie centrale), oltean (d'Olténie), maramureșean (du Maramureș), bănățean (du Banat) ou dobrogean (de Dobrogée). Ce sont Émile Ollivier, Élisée Reclus et Edgar Quinet, inventeurs du principe selon lequel on doit désigner un peuple par le nom qu'il se donne lui-même, qui ont imposé dans les langues étrangères le terme de « Roumains » à la place de « Valaques », « Moldo-valaques », « Moldaves », « Moldaviens », « Vlachs », « Volokhs », « Wallachiens » et autres « Romounes », devenus, d'ailleurs, flous et parfois péjoratifs (voir Origine des roumanophones). Ces considérations ne sont pas purement savantes, mais participent à la définition de l'identité des Roumains, promue par les « éveilleurs de la nation » (roumain : deşteptătorii neamului[7]), imprégnés de l'esprit des Lumières, mais contestée dans les États voisins de la Roumanie, dont les instances culturelles et politiques considèrent jusqu'à aujourd'hui cette identité roumaine comme une « construction récente et artificielle »[8].
La dénomination des Roms ainsi que leur surnom de « Romanichels » n’ont pas de lien avec le nom de la Roumanie, même si des représentants de ce peuple vivent aussi en Roumanie : en effet « Rom » ou « Rrôma » signifie simplement « être humain », et « Romani Ichel » signifie « groupe d’hommes » en « Rrômanès ».
Par ailleurs, beaucoup de toponymes roumains en ești sont le pluriel des patronymes en escu et rappellent l’allégeance des personnes concernées à un fondateur (marchand, fermier libre, boyard, voïvode ou hospodar) : ainsi, le nom de la capitale București peut parfaitement être le pluriel de Bucurescu, patronyme rappelant l’allégeance à un quelconque Bucur ; il est seulement peu probable qu’il s’agisse d’un simple berger comme l’affirme la légende de la ville[9].
Les Carpates, le Danube et la mer Noire sont les structures majeures de la géographie physique. La Roumanie est à la 79e place mondiale et à la 12e du continent européen par son territoire de 237 499 kilomètres carrés terrestres et 39 940 aquatiques dont 892 lacustres, 8 947 d’eaux territoriales et contigües en mer Noire (soit un total de 247 338 sous souveraineté) et 30 100 de zone économique exclusive. Ce territoire a souvent varié dans le temps. Sur leur flanc oriental, les États formant l’actuelle Roumanie ont subi, de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, la pression de l’Empire russe puis de l’URSS et de ses états-successeurs : de cette pression découle une controverse identitaire concernant les Moldaves et un litige territorial et maritime avec l’Ukraine. Concernant l’extrémité orientale de leur frontière commune, c’est la Cour internationale de justice de La Haye qui, le 3 février 2009, a départagé la Roumanie et l’Ukraine dans le conflit qui les opposait autour du bras danubien de Chilia et du plateau continental maritime : il s’agit de territoires occupés par l’URSS en 1948, après le Traité de Paix de Paris de 1947. Le jugement de la Cour n’a accordé à l’Ukraine que 2 500 km2 des 12 000 km2 de plateau continental que ce pays revendiquait, mais c’est la partie la moins profonde (la plus facilement exploitable) et, de plus, il a confirmé le traité frontalier bilatéral de 1997 abandonnant à l’Ukraine toutes les îles en litige, dont l’Île des Serpents[10]. Ainsi, si l’on excepte la décolonisation occidentale, la Roumanie est un des rares pays européens à avoir perdu des territoires après les traités de paix consécutifs à la Seconde Guerre mondiale.
Le Danube en Roumanie.
La côte de la Mer Noire entre Tuzla et Costinești.
Paysage transylvain : Cheile Turzii près de Cluj-Napoca.
Les Carpates méridionales, ou Alpes de Transylvanie.
Paysage du Maramureș.
Cigognes blanches dans un village de Transylvanie.
Bisons d'Europe dans la réserve du parc naturel de Vânători-Neamț.
Située dans la partie orientale de la chaîne des Carpates et au nord-est des Balkans, la Roumanie occupe la plus grande partie du bassin inférieur du Danube et les régions montagneuses du bassin moyen du même fleuve. Le pays s’étage autour de la ligne de partage des eaux entre le bassin versant du moyen-Danube et celui du bas-Danube. Le bassin central transylvain est séparé de la Moldavie à l’est par les Carpates orientales et de la plaine de Valachie au sud par les Alpes de Transylvanie. La Roumanie communique à l’est avec l’océan par l’intermédiaire de la mer Noire où la Roumanie possède 30 100 km2 de zone économique exclusive qui pourraient receler 100 milliards de mètres cubes de gaz[11], dont 24 milles nautiques de zone contiguë et 12 milles nautiques de mer territoriale. Les pays voisins sont la Bulgarie au sud, la Serbie au sud-ouest, la Hongrie au nord-ouest, l’Ukraine au nord et à l’est, et la République de Moldavie (autre pays à majorité roumanophone qui ne fait plus partie de la Roumanie depuis 1940) au nord-est.
La position de la Roumanie aux confins des boucliers pannonique, mésique et scythique détermine sa structure géologique articulée autour de l'orogenèse alpine, dont les Carpates sont un prolongement, et dont la boucle sud-est est souvent l'épicentre de séismes. À l'intérieur de cette boucle, le plateau transylvain est surélevé (altitude moyenne 220 m) par rapport aux plaines moldave et valaque. La première est vallonnée par une érosion accentuée au Messinien, alors que le niveau hydrologique de base était très bas et que les cours d'eau ont profondément entaillé le substrat. Ultérieurement, le fond de ces entailles a été en partie comblé. La seconde, comblée plus généreusement au Cénozoïque par les alluvions fluviatiles du Danube, est plus plate. Les roches les plus anciennes, d'âge hercynien, affleurent au sud-est, en Dobrogée. Au Néozoïque des sédiments récents, continentaux, voire éoliens, se sont déposés sur les alluvions fluviatiles et sur les plateaux, avant d'être remaniés par la fonte post-Würmienne. La plaine valaque est fréquemment recouverte de dépôts de lœss.
De forts tremblements de terre cycliques supérieurs à 7 degrés sur l'échelle ouverte de Richter ont pour épicentre la région de Vrancea (à raison de deux ou trois fois par siècle) et, compte tenu de l'architecture de certaines constructions, causent de lourds dégâts et des victimes, surtout dans le sud et le nord-est du pays sur l'axe Bucarest-Iași. Les tremblements de terre précédents de 1908 (6 octobre), 1940 (10 novembre) et 1977 (4 mars) ont eu des effets en Bulgarie, République de Moldavie et Ukraine. Parmi les plus forts tremblements de terre connus on compte ceux de 1620, 1681, 1701, 1738, 1790 (entre 7 et 8 degrés sur l'échelle de Richter), 1802 (7,9 degrés), 1829 (7,3), 1838 (7,5), 1894 (7,0), 1908 (7,1), 1940 (7,7), 1977 (7,4), 1986 (7,1), le dernier a produit des dommages et victimes en particulier en Moldavie, où des bâtiments se sont effondrés à Chișinău. Les tremblements de terre de moins de 7 degrés sont les plus fréquents mais n'ont causé ni dommages importants ni blessés ces dernières années : en 1990 (6,9 et la réplique 6,4), en 2004 (6,0), en 2009 (5,5 et 5,8) et en 2013 (5,5).
La position de la Roumanie lui confère un climat continental, plus accentué en Valachie et en Moldavie, plus modéré en Transylvanie et en Dobrogée, où respectivement l'abri des Carpates et l'influence de la Mer Noire tempèrent les contrastes. Des hivers longs et parfois sévères (de décembre au début mars), des étés chauds (juin à début septembre), et un automne prolongé (septembre à novembre) sont les saisons principales, avec une transition rapide entre le printemps et l'été. À Bucarest, la température minimale en janvier est généralement de -5 °C, mais la température maximale en juillet dépasse souvent les 35 °C avec des pointes au-delà de 40 °C. Certains événements météorologiques exceptionnels ont marqué sa géographie et son climat dans le passé.
La Roumanie possède plusieurs sortes de ressources naturelles :
Du point de vue des sols et de leur occupation, la répartition est:
Concernant les principales formations végétales, forêts de conifères (sapins et mélèzes en particulier) et de feuillus (où dominent les chênes et les hêtres) s'étagent autour des Carpates mais régressent en raison de la déforestation depuis que Romsilva (l'Office national des Forêts roumain) a été privatisée et a mis en lotissement de nombreuses parcelles ; en plaine on trouve les prairies (dans la moitié nord-ouest du pays, plus humide et vallonnée) et les steppes (dans la moitié sud-est, plus sèche et plus plate), aujourd'hui exploitées de manière agro-industrielle par des entreprises privées souvent étrangères. Enfin le long du Danube, de ses principaux affluents et de la mer Noire, zones humides et milieux paraliques offraient gîte à de nombreuses espèces d'oiseaux présentes dans le delta du Danube tels les pélican blanc et frisé, la cigogne blanche, le guêpier, le rollier, l'hirondelle, le héron pourpré, le crabier chevelu, parfois l'ibis falcinelle et bien d'autres.
Les subdivisions administratives utilisées aujourd'hui sont les 41 județe (județ au singulier du latin judicium, ou « juge ») qui sont détaillés dans l'article de fond. La capitale, Bucarest, forme une subdivision administrative autonome au sein du județ d'Ilfov : le « municipe de Bucarest » (municipiul București).
Principales villes de Roumanie | |||||||||||
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no | Nom | Județ | Pop. | no | Nom | Județ | Pop. | ||||
1 | Bucarest | Municipalité de Bucarest | 1 981 751 | 11 | Oradea | județ de Bihor | 206 527 | ||||
2 | Iași | județ de Iași | 342 580 | 12 | Bacău | județ de Bacău | 175 921 | ||||
3 | Cluj-Napoca | județ de Cluj | 338 027 | 13 | Arad | județ d'Arad | 172 824 | ||||
4 | Timișoara | județ de Timiș | 337 651 | 14 | Pitești | județ d'Argeș | 168 756 | ||||
5 | Constanța | județ de Constanța | 328 526 | 15 | Sibiu | județ de Sibiu | 155 045 | ||||
6 | Craiova | județ de Dolj | 302 622 | 16 | Târgu Mureș (Marosvásárhely) | județ de Mureș | 149 577 | ||||
7 | Galați | județ de Galați | 298 584 | 17 | Baia Mare | județ de Maramureș | 137 976 | ||||
8 | Brașov | județ de Brașov | 283 901 | 18 | Buzău | județ de Buzău | 133 116 | ||||
9 | Ploiești | județ de Prahova | 232 452 | 19 | Satu Mare | județ de Satu Mare | 115 630 | ||||
10 | Brăila | județ de Brăila | 216 929 | 20 | Botoșani | județ de Botoșani | 115 070 | ||||
Recensement de 2002 |
La Roumanie moderne s'étend sur plusieurs régions historiques, héritées de la géographie médiévale, dont certaines appartiennent pour partie à ses voisins.
S’il arrive parfois que des partis nationalistes agitent le passé roumain de ces régions, la Roumanie n’a aucune revendication territoriale et a reconnu par des traités avec ses voisins toutes ses frontières, à l'exception du golfe de Musura à l’embouchure du Bras de Chilia des Bouches du Danube dont le partage n’a pas été fixé par la décision de la Cour internationale de justice de 2009 fixant les limites de la zone économique exclusive roumaine en mer Noire.
Les historiens distinguent quatre périodes dans l'histoire de la Roumanie :
L'histoire des populations dont sont issus les Roumains est bien documentée depuis l'apparition des Thraces et des premiers Daces (Thraces du nord), conquis par l'Empire romain, dont la domination va durer six siècles au sud du Danube et 150 ans au nord d'où Rome s'est retirée au milieu du IIIe siècle. Les populations latinophones du bassin danubien et des Balkans, sujettes ou bien de l'Empire romain d'Orient (au sud du Danube) ou bien des royaumes « barbares » (au nord du Danube), n'auront pas d'État à elles avant 1186, date de la fondation du Second Empire bulgare (« royaume des Bulgares et des Valaques ») par les dynasties Deleanu, Caloianu et Asen. Peuplé pour moitié de Bulgares, ce royaume situé à cheval sur les deux rives du bas-Danube ne dure que 63 ans avant d'être remplacé par des Tzarats bulgares (au sud du Danube) et par des banats roumains vassaux de la Hongrie (au nord du Danube). La fusion et l'indépendance des banats nord-danubiens donne au XIVe siècle les principautés de Moldavie et Valachie qui, après quatre siècles d'autonomie sous l'influence ottomane, fusionnent à leur tour en 1859 pour former le Vieux Royaume de Roumanie, dont l'indépendance totale par rapport à l'Empire ottoman sera reconnue en 1878. Le Royaume de Roumanie naît officiellement en 1881.
La fin de la Première Guerre mondiale voit la Bessarabie, la Transylvanie (hongroise depuis 1867 au sein de la monarchie austro-hongroise), la Bucovine et une partie du Banat voter leur rattachement à la Grande Roumanie qui remplace le Vieux Royaume et se dote en 1921 de l'Agence Rador.
Au début de la Seconde Guerre mondiale la Roumanie est pro-Alliée avec son roi anglophile Charles II qui fait tirer sur les fascistes de la Garde de fer, juger et exécuter leur chef Corneliu Zelea Codreanu, et garantir les frontières du royaume par le Royaume-Uni et la France. Par la mer Noire, la Roumanie transfère l'armée et le gouvernement polonais en territoire britannique, à Alexandrie, sur la flotte du SMR sous escorte de la marine de guerre. Allié avec Joseph Staline par le Pacte germano-soviétique de 1939, Hitler considère donc la Roumanie, à juste titre, comme une puissance hostile, et l'été 1940, après l'effondrement de la France, l'oblige à céder la Bessarabie et la Bucovine du nord à l'URSS, la Transylvanie du nord à la Hongrie et la Dobrogée méridionale à la Bulgarie. La Roumanie ne conserve que la moitié de son territoire de 1918.
Par la suite, Hitler et la Garde de fer renversent le roi et le remplacent par le maréchal Ion Antonescu (qui sera jugé et exécuté à la fin de la guerre). Lors de l'opération Barbarossa, Antonescu engage la Roumanie aux côtés de l'Allemagne en juin 1941 pour récupérer la Bessarabie. Mais il ne se contente pas de cela : il fait occuper par l'armée roumaine la Transnistrie (une partie de la Podolie ukrainienne), s'y livre à des atrocités et envoie l'armée roumaine au massacre jusqu'à Stalingrad. Un Conseil national de la Résistance se forme entre les mouvements de partisans, les dirigeants des partis politiques démocrates interdits, et le roi Michel, qui renversent Antonescu en août 1944: la Roumanie déclare la guerre à l'Axe, engageant 550 000 soldats contre l'Allemagne.
Le , un premier coup d'État communiste soutenu par l’URSS met fin au gouvernement issu de la Résistance, et le roi Michel est contraint d’accepter au pouvoir le Parti communiste roumain puis d’abdiquer fin 1947 : un gouvernement communiste s’empare alors du pouvoir et le garde de manière dictatoriale jusqu’en décembre 1989. Après un second coup d’État, qui le met fin à la période communiste en Roumanie, le président Nicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour de Noël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants[12].
Après le rétablissement de la démocratie au début des années 1990, la Roumanie entame une transition difficile vers l’économie de marché, mais faute d’un programme précis de restructurations et d’investissements, cette transition s’opère de manière improvisée et profite aux services, aux banques, à l’économie informelle, au tout-routier et au transport aérien, tandis que l’agriculture, l’industrie, la flotte, la pêche, le trafic ferroviaire, les transports électriques urbains et tous les services publics déclinent ou même périclitent (flotte commerciale par exemple). Malgré ces difficultés et ces déséquilibres, la Roumanie connait un taux de croissance qui lui permet d’intégrer l’Union européenne en janvier 2007, soit 17 ans après la fin du régime communiste[13].
Après un demi-siècle de dictatures successivement carliste (1938-1940), fasciste (1940-1944) et communiste (1945-1989), la Roumanie renoue depuis 1991 avec la tradition parlementaire qu'elle avait inaugurée en 1868, et démocratique qu'elle avait pratiquée de 1923 à 1938.
L'origine du drapeau de la Roumanie remonte à la révolution de 1821. Le plus ancien drapeau roumain tricolore conservé date de 1834. Initialement, les trois couleurs : bleu, jaune et rouge, étaient placées horizontalement. Lors de la révolution de 1821 comme pendant celle de 1848, le bleu (ciel) symbolisait la liberté, le jaune d'or la prospérité (champs de blé), l'égalité et la justice, et le rouge (sang) la fraternité, mais selon un mythe pseudo-historique très répandu aujourd'hui en Roumanie, ces couleurs symboliseraient les trois régions historiques du pays (Transylvanie, Valachie et Moldavie) et remonteraient aux Daces. Le drapeau actuel a été ré-adopté officiellement en 1989, mais son utilisation (dans sa forme actuelle) remonte initialement à la période 1867-1948.
L'origine des armoiries de la Roumanie remonte à 1872, quand le gouvernement adopta comme emblème national l'aigle valaque, mais aussi l'épée, le sceptre, et les éléments des blasons de la Moldavie, de la Transylvanie et du Banat de Severin (actuels Banat de Timişoara et Olténie). Ces armoiries, à la différence des actuelles, étaient surmontés de la couronne royale roumaine. En 1921 on incorpora l'écusson de la famille royale Hohenzollern de Roumanie ainsi que les dauphins de la Dobrogée.
En 1947, avec l'instauration du régime communiste, on adopta les symboles de ce régime, qui furent, dès lors, apposés au centre du drapeau, et qui, avec quelques changements, perdurèrent jusqu'en 1989. Les manifestants de la révolution roumaine de 1989 les découpèrent, et durant ces évènements déployèrent des drapeaux portant en leur centre un vide. Les armoiries actuelles de la Roumanie, simplifiées d'après celles de 1872, furent adoptées par le parlement le .
Révisée en 2003, la constitution roumaine adoptée par référendum en 1991 fait de la Roumanie une République parlementaire. L'actuelle constitution reprend dans les grandes lignes les principes de celle de 1923 qui en faisait une monarchie parlementaire à partis politiques multiples, avec un régime territorial unitaire (tous les judeţe sont égaux en droits) et une économique de marché, rompant ainsi radicalement avec le régime communiste qui lui, avait institué en 1948 une République autoritaire à parti unique, avec un régime territorial fédéraliste (certaines régions étaient autonomes, jusqu'au rétablissement des judeţe en 1968) et une économie d'état.
La Constitution révisée de 2003 prévoit l'élection du président de la République au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans (il était de 4 ans auparavant). Ce dernier nomme le Premier ministre qui dirige l'action gouvernementale. Il peut être limogé par une motion de censure par le Parlement. Ce dernier est composé de la Chambre des Députés et du Sénat conformément à la tradition bicamérale que la Roumanie a connue avant l'instauration du régime communiste. Les deux Chambres sont élues pour un mandat de 4 ans au suffrage universel direct et disposent des mêmes pouvoirs en ce qui concerne la responsabilité politique du Gouvernement. La Cour constitutionnelle contrôle la constitutionnalité des lois, et juge de l'élection des parlementaires comme de l'élection du président de la République. Enfin elle peut être saisie par tout citoyen lors d'un procès ou par tout juge par une question préjudicielle de constitutionnalité.
L'identité politique roumaine se construit essentiellement autour de cinq composantes[14],[15],[16] :
Tous les régimes politiques qui se sont succédé dans le pays ont instrumentalisé à leur manière ces cinq composantes identitaires, et les partis politiques, tant qu'ils ont pu s'exprimer (jusqu'en 1938 et à partir de 1989) se sont appuyés, chacun selon son idéologie, sur tel ou tel aspect de ces composantes.
Tour à tour ou ensemble, ces courants identitaires se sont manifestés dans la vie politique du pays, lors de la modernisation et la démocratisation sous divers gouvernements parlementaires entre 1856 et 1938, lorsqu'un régime autoritaire s'est mis en place en 1938, sous la dictature à partir de 1940, et enfin sous le totalitarisme à partir de 1945. Successivement pro-Allié en 1938, pro-nazi en 1940 et communiste en 1945, le régime est devenu de plus en plus répressif et sanglant (avec toutefois un « desserrement » dans les années 1965-1972). La société civile a tenté de résister au totalitarisme, de manière de plus en plus feutrée et passive à mesure que les résistants étaient exterminés, mais, dans les familles, les courants identitaires ont perduré, d'autant que le communisme en Roumanie s'est servi des aspects « pastoraux » pour asseoir sa légitimité (ce que Catherine Durandin a appelé le « national-communisme »).
Venant aussitôt après la guerre et le fascisme, le communisme a profondément marqué la Roumanie, mais le travail de mémoire est resté confiné aux cercles intellectuels et aux familles des victimes (soit environ 10 % de la population selon la "Commission historique d'investigation et d'analyse des crimes du régime communiste"[17]), ce qui fait que beaucoup de jeunes Roumains d'aujourd'hui n'en savent pas beaucoup plus que les occidentaux à ce sujet (c'est pourquoi des films comme Noces muettes d'Horațiu Mălăele ou Quatre mois, trois semaines et deux jours de Cristian Mungiu ont été tournés). Selon l'historienne Catherine Durandin, le régime communiste roumain a connu trois périodes, correspondant à trois générations de communistes :
Ces phases du communisme ont ajouté à l'identité politique roumaine une sixième composante, transversale : le « survivalisme » qui se manifeste par une attitude économique, sociale et civique, donc également éthique et politique, légitimant n'importe quelle stratégie, changement brutal d'orientation, rupture d'engagements ou absence de principes (voire d'éducation) par la nécessité de survivre, étendue à celle de prospérer, soi, sa famille, son groupe d'appartenance, son entreprise, le pays[18]. Pendant et après la révolution roumaine de 1989, le président Ion Iliescu a largement joué sur cette composante transversale pour asseoir le pouvoir d'une nomenklatura populiste et isolationniste, avec le slogan « Un des nôtres, pour notre tranquillité » qui garantissait à tous ceux qui, sous la dictature, avaient soit profité du régime, soit laissé faire passivement, un avenir sans risque de lustration (lustration revendiquée par les étudiants et l'opposition).
Les élections de 1996 ont écarté pour quatre ans la nomenklatura du pouvoir politique (mais pas du pouvoir économique), au profit d'une coalition des partis démocratiques (CDR ou Convention démocrate roumaine et USD, Union sociale-démocrate). Le géologue Emil Constantinescu a été alors le premier président roumain à condamner officiellement les crimes commis par le régime d'Ion Antonescu contre les Juifs et les Roms et par le communisme contre l'ensemble de la population[19].
Le FSN, rebaptisé PSD (Parti social-démocrate), revient au pouvoir en 2000, mais subit une nouvelle défaite en 2004 face à l'Alliance D. A. (composée essentiellement des successeurs de la CDR, le Parti démocrate et le Parti national libéral).
En décembre 2006, quelques jours après la cérémonie d’entrée dans l’Union européenne, le président Traian Băsescu a de nouveau condamné officiellement les crimes commis par le régime communiste. En 2007, les historiens de la commission présidentielle pour l'analyse de la dictature en Roumanie, ont officiellement évalué les victimes civiles du fascisme roumain à un demi-million de personnes, et celles du communisme à deux millions, soit environ 10 % de la population[20].
Le président Traian Băsescu du parti démocrate a été élu président en 2004 face au candidat « socialiste » (en fait, issu de l'aile conservatrice de la nomenklatura) Adrian Năstase. Au parlement, l'alliance D.A. (O.U.I. en roumain - Dreptate Adevăr voulant dire « Droiture/Justice Vérité ») entre le Parti démocrate et le Parti national libéral a pu se maintenir en place avec le but affiché de faire adhérer la Roumanie à l'Union européenne.
La vie politique s'est, depuis, de plus en plus complexifiée, tandis que les programmes passaient au second plan derrière les personnes. De nombreux partis ont changé de nom et d'alliances, beaucoup ont connu des scissions. Depuis l'été 2006, les confrontations entre Călin Popescu-Tăriceanu, Premier ministre libéral, et le président ont abouti en avril 2007 à l'éclatement de l'alliance, lorsque le Premier ministre a exclu du gouvernement le Parti démocrate. Selon lui, l'alliance ne pouvait plus fonctionner « à cause des démocrates » et d’un « président qui a fait passer ses intérêts politiques personnels devant les intérêts des Roumains. »
Le 3 avril 2007, le Parlement a voté d'urgence[21], avec 302 votes pour et 27 votes contre[22], un gouvernement minoritaire représentant 22 % des parlementaires et formé entre les libéraux et les représentants de la minorité hongroise. Le Parti social-démocrate, dans l'opposition, a soutenu ce gouvernement pour une durée limitée et seulement afin de permettre la sortie de la crise politique. Le Parti de la Grande Roumanie a annoncé voter contre à cause de la présence de l'alliance hongroise dans le nouveau gouvernement. Le grand perdant à court terme est le Parti démocrate, qui devrait entrer en opposition et qui depuis 2006 fait appel aux élections anticipées.
En parallèle, le Parlement a lancé une procédure de destitution du président Băsescu pour violation de la Constitution. Le 20 avril, le Parlement a voté la suspension du président[23], qui est confirmée par la Cour constitutionnelle. Les Roumains se prononcent en majorité pour le départ du président Băsescu mais le vote sera invalidé par la Cour constitutionnelle qui juge que la participation de moins de 50% des Roumains entraîne la caducité du vote. Beaucoup de contestations ont lieu, principalement de la part du Premier Ministre Victor Ponta. On recompte le nombre de personnes sur les listes électorales, certaines sont retirées (décès, etc.) mais cela ne suffit pas à passer la barre des 50%. La nécessité des 50% a été mis en place par la loi électorale de 2010. Avant le référendum, les opposants de Băsescu avaient tenté de faire abrogé cette loi sans succès sous l’œil critique de la communauté internationale et de l'Union européenne plus spécifiquement[24].
La Roumanie, où est née la géonomie sous les auspices de Grigore Antipa au début du XXe siècle, est le premier pays du monde à avoir signé le protocole de Kyoto. Mais, dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'idéologie productiviste de la lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage promue tant par le régime communiste des années 1945-1989, que par le régime libéral qui lui a succédé, a imprégné les décideurs et l'opinion, si bien que l'aspect environnemental est encore peu pris en compte dans le mode de développement actuel de la Roumanie, malgré les efforts du ministère de l'Environnement. À titre d'exemple, malgré le climat continental contrasté du pays, les villes ont néanmoins subi la prolifération de l'automobile, la réduction des transports électriques et sur rail, la diminution des espaces verts et l'émondage excessif des arbres, ainsi que la multiplication des constructions de béton et de verre : pour compenser les effets négatifs de cette évolution, l'on abuse du chauffage l'hiver, et de la climatisation l'été. Les citadins, respirant un air vicié et soumis à des contrastes thermiques accrus, développement de plus en plus de maladies infectieuses et d'allergies[25].
La nomenklatura a toujours entretenu de bonnes relations avec tous les états du tiers monde, y compris avec ceux que les États-Unis classent comme « États-voyous ». Les gouvernements successifs de la Roumanie n'avaient aucune raison de changer de politique, mais l'inquiétude suscitée par la politique russe et ukrainienne en mer Noire, en Moldavie et dans le Caucase ont poussé la Roumanie à rejoindre l'OTAN en 2004. Toutefois, les anciennes relations privilégiées du pays avec les états de l'ancien tiers monde n'ont pas cessé, et si des militaires roumains sont présents en Irak ou en Afghanistan, c'est sur des missions logistiques et médicales ; quant à la marine, elle opère surtout en Mer Noire et plus rarement en Mer Méditerranée, mais a toujours refusé de s'engager dans le Golfe.
Chronologie de l'intégration dans l'Union Européenne :
La Roumanie est le premier pays de l'Europe centrale et orientale qui a établi des relations avec la Communauté européenne, dès 1974. Après son adhésion à l'Union européenne le 1er janvier 2007, en même temps que la Bulgarie, la plupart de ses parlementaires ont rejoint le groupe des libéraux européens (qui voient ainsi leur nombre augmenter de 17 %) et les partis de centre-droit ; un moindre nombre a rejoint le groupe socialiste, et quelques-uns, l'extrême-droite européenne qui a ainsi pu se constituer en groupe. La plupart de ces eurodéputés, quel que soit leur engagement actuel, ont un passé communiste.
Comme pour chaque membre de l'Union européenne, les intérêts de la Roumanie divergent parfois de ceux de ses partenaires. Ainsi l'Allemagne d'Angela Merkel a reproché à la Roumanie sa politique économique (pas assez rigoureuse selon les critères exigés par la BCE) et démographique (la Roumanie naturalise les citoyens moldaves qui le lui demandent avec la même facilité que l'Allemagne offre aux Allemands hors-frontières[26]). La France du président Jacques Chirac lui a reproché un alignement trop marqué sur les États-Unis (par exemple en Irak), mais selon le président Traian Băsescu, « la démocratie ne peut pas être protégée sans l'OTAN et l'UE » et « l'alliance avec les États-Unis ne remet pas en cause l'engagement européen de la Roumanie ». À d’autres moments la France du président Nicolas Sarkozy et l'Italie du gouvernement Berlusconi lui ont reproché d'être trop laxiste en matière de libre circulation de ses citoyens, surtout roms[27].
Selon le président roumain, l’extension et l’approfondissement de l'UE peuvent se dérouler simultanément, et la Roumanie soutiendra très fortement les partenariats avec la République de Moldavie et avec les États des Balkans de l’Ouest (Albanie, pays de l'ex-Yougoslavie)[28]. La Roumanie va donner des visas gratuits pour les citoyens de République de Moldavie et pour ceux de la Serbie.
Le premier ministre italien Romano Prodi et son homologue roumain Călin Popescu-Tăriceanu ont signé le à Bucarest une déclaration politique commune. Compte tenu des relations excellentes entre ces deux pays, ils s’engagent à ce que leurs gouvernements coordonnent les démarches dans le cadre de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne la constitution et l'intégration des pays de l'ouest des Balkans. Cette déclaration se fait alors que les deux pays fêtent 10 ans depuis la signature du Partenariat stratégique commun. En raison de la grande similitude des deux langues, l'Italie est la destination préférée des Roumains (devant l'Espagne), environ 300 000 Roumains ont travaillé en Italie en octobre 2006, sans compter les travailleurs clandestins. L'Italie est le principal investisseur en Roumanie et le plus grand importateur (19,4 % des importations) et exportateur (15,6 % des exportations).
La Roumanie souhaite être au cœur de la stratégie énergétique de l’Union européenne[29]. Désormais, des pays pétroliers comme le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan sont à proximité de la frontière maritime de l'UE. La mer Noire est vue à Bucarest comme une priorité qui peut permettre de réduire la dépendance énergétique de l'Union européenne, des Balkans occidentaux et de la République de Moldavie à l’égard de la Russie. De ce fait, la Roumanie devrait permettre à l'UE de mieux négocier le futur accord énergétique avec la Russie dont les discussions ont débuté en 2006.
La Roumanie se propose d’être leader régional, a déclaré le président Traian Băsescu au cours du débat « La Roumanie européenne, la Roumanie euro-atlantique, la Roumanie dans la sphère des relations internationales » organisé par l’Association George C. Marshall et l’Administration présidentielle.
Les premières élections pour élire les 35 députés européens ont eu lieu le . Le Premier ministre Călin Popescu-Tăriceanu, qui pourtant avait soutenu cette date au début, proposa un report de l'élection. Son opposant politique, le président, pensa qu'il n'était plus possible de la retarder vu que l'argent pour l'organiser avait déjà été dépensé.
La monnaie roumaine est le leu roumain (l'appellatif technique est RON, 1 € = 4,50 RON). En , le salaire moyen mensuel net était de 1 327 RON (350 € à la même date)[30]. Le salaire minimum garanti par la loi ou par les conventions collectives du travail est de 1 200 RON (298 €) pour les cadres et de 600 RON (149 €) pour les autres catégories[31]. L'impôt sur le revenu est de type proportionnel (également appelé impôt à taux unique) à 16 %, et le montant moyen des retraites est d'environ 700 RON (175 €) au 22 octobre 2008 (hors retraites des agriculteurs)[32].
La décennie 1990-1999 équivaut à la décennie 1945-1954 en Europe occidentale, mais avec 45 ans de retard de développement, sans plan Marshall, sans Épuration et sans programme social du Conseil national de la Résistance. Sortant exsangue de 45 ans d'absence de démocratie, d'étouffement de toute initiative et de pénuries, la Roumanie a subi une transition extrêmement difficile, marquée par une crise économique aigüe (chute de 48 % du PIB industriel, inflation comprise entre 50 % et 300 %, et l'écroulement de la monnaie (en 1999 le leu vaut 1 000 fois moins qu'en 1990, de nouvelles coupures sont émises tous les ans). Le chômage passe de 2 % à 12 % et provoque des mouvements syndicaux parfois très violents. En 1990 et 1991, des dizaines de milliers de mineurs, instrumentalisés par le pouvoir ex-communiste qui s'oppose à toute réforme, envahissent Bucarest, saccagent le siège du gouvernement et provoquent des dizaines de morts et des blessés parmi les étudiants et les enseignants, accusés d'être des vecteurs du capitalisme ultralibéral mondial (alors qu'ils n'étaient que démocrates). En 1999 le mouvement se répète mais cette fois les gendarmes gagnent la « bataille » (selon une expression utilisée à l'époque). L'année 2000 marque une amélioration et l'économie roumaine connaît une forte croissance entre 2001 et 2007 (4 à 9 % par an): elle est déclarée « économie de marché fonctionnelle » par la Commission européenne en octobre 2004. Son PIB en parité de pouvoir d'achat (247 milliards de dollars) place la Roumanie au 45e rang mondial fin 2007, au niveau du PIB tchèque[33].
La majorité au pouvoir entre 2004 et 2008 a mis en place une politique économique d'inspiration libérale, visant à réduire le nombre des entreprises d'État (encore autour de 30 % du PIB en 2006 selon une estimation de Deutsche Bank), attirer plus d'investissements étrangers (7e destination en Europe en 2006 selon Financial Times), réduire la fiscalité et le chômage (4,3 % janvier 2008 et 1,8 % à Bucarest[34].
Mais à partir de 2007, malgré ou à cause de l'intégration à l'Union européenne (selon les points de vue), les effets néfastes de la crise financière mondiale se font sentir et ralentissent fortement la croissance de l'économie roumaine, avec un taux de chômage de jeunes supérieur à 20 %[35].
Une des principales entreprises roumaines est Dacia (constructeur automobile appartenant à Renault) possédant quelques sites de production sur Bucarest et Pitești. Les usines de la mégalopole européenne délocalisent de plus en plus leurs usines vers l'Europe de l'Est et surtout en Roumanie. La plupart des entreprises roumaines s'occupent avec le pétrole, le gaz, les ressources naturelles, l'or (de transylvanie), le textile, etc.
L’industrie roumaine représente 35 % du produit national brut et à peu près 20% de la force du travail est impliquée dans l’industrie.
L'industrie roumaine produit aussi des automobiles comme celles de la marque Dacia du groupe Renault.
Par sa situation géographique, la Roumanie se trouve à l'intersection de plusieurs principales lignes de transport reliant l'Europe du Nord au sud et de l'ouest à l'est, ce qui est potentiellement une situation économiquement favorable. En outre, le réseau de transport en Roumanie fait la liaison entre le réseau communautaire des transports et celui d'États non limitrophes d'Europe et d'Asie[36]. Toutefois les infrastructures de transport existantes ne répondent pas aux besoins de l'économie d'aujourd'hui et sont loin derrière celles d'Europe de l'Ouest, en raison d'une part du manque d'investissements publics (réparations et entretien adéquats), d'autre part de choix logistiques déséquilibrés (tout-routier, diminution des transports alternatifs, abandon des voies ferrées et des infrastructures fluviales souvent vétustes, perte quasi totale de la flotte maritime)[37],[38].
Dernièrement, des efforts ont été faits pour raccorder les routes principales de la Roumanie au réseau des couloirs européens[39]. Plusieurs projets visant à moderniser les réseaux de transports ont été lancés, financés par l'ISPA (Instrument structurel de préadhésion de l'UE)[40] et garantis par des prêts des institutions financières internationales. Le gouvernement est également à la recherche de sources de financement externes ou de partenariats public-privé afin de poursuivre la modernisation du réseau routier, en particulier des autoroutes. En , la Roumanie en avait terminé 321,9 km[41].
Les autoroutes roumaines sont l'A1 de Bucarest à Pitești, l'A2 de Bucarest à Constanța et l'A3 de Bucarest à Ploiești. La construction de l'A3, ou « Autoroute de Transylvanie », reliant Bucarest à Oradea, a commencé en juin 2004 et aurait du être finalisée en 2013[42]. Les autres tronçons à divers stades d'avancement sont Bucarest - Brașov, Cernavodă - Constanza, Nădlac - Arad - Timișoara, Bucarest - Roșiorii de Vede - Craiova[43],[44].
La Roumanie dispose de 62 aéroports, dont 25 aéroports avec des pistes en dur (en béton, en bitume ou en asphalte) et 37 aérodromes avec des pistes en terre battue. Les plus importants aéroports du pays sont ceux de Bucarest (OTP et BBU), de Cluj-Napoca (CLJ) et de Timișoara (TSR). En 2008, les 17 aéroports civils du pays ont enregistré un trafic de 9,1 millions passagers[45].
Le tourisme en Roumanie s'articule autour de trois pôles d'attraction :
Sur le plan géographique, on compte :
Malgré ces atouts, le tourisme souffre de la crise financière internationale, d'un déficit de communication (la plupart des sites restent peu connus et les prestataires roumains rechignent à sortir des sentiers battus, à innover) et de la concurrence d'autres destinations plus proches des pays d'origine des touristes occidentaux (Croatie, Hongrie) ou plus facilement accessibles (Grèce, Turquie).
Le PIB de la Roumanie (121,3 milliards d'euros fin 2007)[46] dépend des services pour 55,2 %, de l'industrie pour 34,7 % et de l'agriculture pour 10,1 % pour une population quasi égale dans les trois secteurs. Le rythme de croissance économique a été de 7,7 % en 2006 et de 6,7 % en 2007. L'inflation en rythme annuel en janvier 2008 est à 7,26 %[47], le déficit budgétaire en 2007 de 2,3 % du PIB et l'endettement de l'État est à 25 % du PIB.
Le classement publié le 16 septembre 2006 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement situe la Roumanie à la 24e place (sur 141 pays) au regard de l'attractivité pour les IDE et la dette publique représente moins de 20 % du PIB. Cinq sociétés de Roumanie ont un chiffre d’affaires supérieur à un milliard d’euros : Petrom (groupe OMV), Rompetrol, Mittal Steel Company (ancien Sidex, groupe Arcelor-Mittal), Metro Romania (groupe Metro AG) et Automobile Dacia (groupe Renault).
Le journal Le Monde remarque qu'en 2005 et 2006, « la Roumanie a attiré 15 milliards d'euros d'investissement (étranger), plus que les 14 milliards d'euros que le pays avait attirés de 1990 à 2004 ». En 2007, le pays a attiré près de 7 milliards d'euros de IDE[48].
Conformément au recensement de 2011[49], en 2011 la Roumanie comptait 20 121 641 habitants. La population décroît depuis l'an 2000, par l'émigration des personnes les plus défavorisées et aussi par le vieillissement de la population :
En Roumanie, si, conformément à la Constitution, tous les citoyens sont égaux en droit selon le droit du sol, ils peuvent aussi déclarer leur appartenance ethnique et/ou religieuse selon le droit du sang, ce qui permet, lors du recensement, de décompter les communautés et les confessions comme suit :
Communautés ethniques (en 2011)[49] :
Confessions religieuses (en 2011)[49] :
Une lotca sous voile, sur le liman Razelm devant Sarichioi, dans le Delta du Danube.
Les Hongrois du pays de Călata lors d'une fête populaire.
Église en bois de Bârsana, Maramureș.
La fresque du jugement dernier, peinture en style byzantin sur les murs du Voroneț (Bucovine, construit en 1488). On y voit à gauche le Paradis, à droite les Enfers, et en haut l'image contemplative du Christ tout-puissant avec les signes du zodiaque[53]. On peut voir, en bas à gauche, l'Arbre de vie.
Les Roumains décrivent souvent leur pays comme une « île de latinité dans un océan slave ». Cette expression isolationniste a été popularisée par Nicolae Iorga, historien et homme politique de l'entre-deux-guerres. Toutefois il faut y mettre un bémol car la Hongrie ne fait pas partie des pays slaves. Mais surtout, la latinité est surtout linguistique : sur les autres plans de la culture traditionnelle (architecture traditionnelle, arts, musiques, cuisines, influences religieuses, histoire, patrimoine, minorités…) la Roumanie se situe bien au carrefour de l'Europe centrale à laquelle elle appartient par la Transylvanie, de l'Europe orientale à laquelle elle appartient par la Moldavie, et des Balkans auxquels elle appartient par la Valachie et la Dobrogée. Par ailleurs, depuis l'époque des Lumières, la Roumanie a subi une très forte influence occidentale et notamment française, combattue jadis par des partisans de l'« autochtonisme orthodoxe » tels le philosophe Nae Ionescu ou l'essayiste Nichifor Crainic, et aujourd'hui par les polémistes tels Adrian Păunescu ou Corneliu Vadim Tudor.
Il y a en tout 25 millions de roumanophones, dont 19,3 millions en Roumanie (sur 22,3 millions d’habitants) et 3 millions en République de Moldavie (sur 4,5 millions d’habitants). Approximativement deux millions de citoyens roumains ont une autre langue maternelle que le roumain : hongrois (1 434 377 citoyens), romani (535 250 citoyens)[54], allemand, russe, turc, grec, arménien… Un million et demi de citoyens moldaves aussi : russe, ukrainien, turc, bulgare.
En outre, un nombre indéterminé de roumanophones ne sont ni citoyens roumains ni citoyens moldaves : ils peuvent être citoyens ukrainiens, serbes (principaux pays à minorités roumanophones historiques), russes (à la suite de la déportation), italiens, espagnols, français, canadiens, américains, australiens, allemands, suisses ou belges (principaux pays de la diaspora).
En Roumanie l'anglais est de plus en plus parlé, surtout chez les jeunes générations, depuis la fin de l'époque communiste : il est la première langue universitaire. Héritage de la période austro-hongroise, l'allemand reste, en Transylvanie, une langue étrangère familière, surtout dans les villes, comme Sibiu, abritant de fortes minorités saxonnes. En raison de la francophilie héritée de l'influence des Lumières au XVIIIe siècle, et de l'aide française à l'unité roumaine durant le XIXe siècle, le français a longtemps été un élément important de la formation culturelle des jeunes roumains, et le reste au niveau pré-universitaire (1,5 millions d'élèves) : par ailleurs la plupart des universités sont associées à l'Agence universitaire de la Francophonie et la Roumanie fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie. Un récent recensement paru en 2010 sur le site de l'organisation estime à 4 756 100 le nombre de francophones en Roumanie, soit le quart de la population roumaine[55].
Jusqu'en 1945, la Roumanie et la France avaient gardé des relations culturelles et politiques étroites, et partagé les mêmes orientations politiques. En 1968 encore, lors de sa visite à Bucarest en mai, Charles de Gaulle était spontanément ovationné à Bucarest, alors qu'il était conspué à Paris[56]. Pendant le régime communiste, certaines publications de langue française (L'Humanité, Vaillant) étaient accessibles sur abonnement en Roumanie. La télévision et la diffusion cinématographique roumaines ont été axées sur les productions francophones (cependant modifiées : ainsi, dans la série des Gendarmes de Saint-Tropez, les scènes où l'on voyait un marché ont été caviardées pour éviter aux spectateurs roumains des comparaisons oiseuses avec leurs propres marchés).
Mais après 1989, les Roumains découvrent une nouvelle France aux yeux de laquelle la Roumanie n'est plus une « petite sœur des Balkans », ni une alliée, tandis que Bucarest n'est plus un « petit Paris »[57]. Aux yeux des média de cette nouvelle France, la Roumanie apparaît comme le « pays de Dracula, de la Garde de Fer, de Ceausescu, des orphelinats et des mendiants de rue », et, comme ses voisins les autres pays de l'Est, comme « une région patriarcale, suspecte de fascisme, d'une société mafieuse ou pire »[58]. En fait la société est contrastée, avec une jet-set à l'occidentale et des Roms dont certains vivent comme il y a cent ans, des villes modernes et des campagnes traditionalistes, une grande liberté de mœurs et une présence religieuse très visible dans l'espace public, à la télévision, dans l'enseignement et dans l'identité. Dans cet espace multiculturel coexistent diverses mentalités, les unes traditionnelles, voire folkloriques, d'autres libre-penseuses, occidentales, ou encore nostalgiques de tel ou tel passé… Les opinions politiques les plus diverses s'affrontent, en toute liberté d'expression et dans le respect des convictions individuelles. Depuis 1989, l'indifférence de la France à l'égard de la Roumanie a fait disparaître la presse de langue française des kiosques du pays, et le français est en perte de vitesse face à l'anglais, sauf dans les anciens centres francophones comme Bucarest, Iași ou Constanța. Les films francophones sont diffusés surtout sur la chaîne TV Cultural et dans les centres culturels français du pays. Malgré tout, les médias français conservent des antennes en Roumanie. Par exemple, RFI Roumanie (ancienne Radio Delta RFI), seule station de radio francophone en Roumanie, est aussi la plus importante filiale de RFI à l'étranger. Les émissions sont souvent en roumain, mais le soir et la nuit, la station diffuse des émissions en français[59].
Parmi les Roumains et autres ethnies qui vivent en Roumanie, 87 % sont de tradition orthodoxe, 6 % de tradition catholique, 5 % de tradition protestante et 2 % de tradition juive. La pratique régulière est faible, mais celle des grandes fêtes (Pâques, Noël) ainsi que des principaux sacrements (baptême, Bar Mitzvah, mariage) très assidue, et fait partie de l'identité des habitants. L'Église orthodoxe a fait un retour en force depuis la chute du communisme, les fêtes religieuses sont suivies avec assiduité et plus de mille nouvelles églises ont été construites dans le pays. Toutefois des contestations se font jour à ce sujet, notamment au sujet du prix très élevé des baptêmes, mariages et enterrements, et ce d'autant que les prêtres sont (modestement il est vrai) rémunérés par l'État, en dépit de l'inscription dans la Constitution du principe de laïcité.
La littérature en slavon a un caractère moral et religieux, historique et littéraire, tels les romans populaires La vie d'Alexandre et Varlaam et Loasaf. Au XVe siècle paraissent les premières traductions des livres religieux en roumain ; à partir du XVIIe siècle, parallèlement à cette littérature religieuse très riche, s'affirme la littérature laïque grâce aux chroniqueurs (Ion Neculce). Le début du XVIIIe siècle est dominé par la personnalité du prince humaniste Dimitrie Cantemir. Au siècle des Lumières prend naissance le mouvement politico-culturel connu sous le nom d'École transylvaine, qui redécouvre la latinité de la culture roumaine pour en tirer arguments dans la lutte de libération nationale. La première moitié du XIXe siècle est marquée par la baisse de l'influence grecque, l'ouverture vers l'Occident. Cependant, une production nationale et originale fondée sur la mise en valeur du folklore et de l'histoire nationale est assurée par Ion Heliade Rădulescu, Costache Negruzzi et surtout Vasile Alecsandri. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, de fortes personnalités s'imposent : Mihai Eminescu, Ion Creangă et Ion Luca Caragiale et le critique Titu Maiorescu.
Au début du XXe siècle, la littérature roumaine exalte d'une part autour des revues Sămănătorul, publiée par Nicolae Iorga, et Viata romănească, dirigée par Garabet Ibrăileanu, les valeurs populaires et surtout paysannes avec les poètes George Coșbuc, Octavian Goga et les prosateurs Duiliu Zamfirescu et, à ses débuts Mihail Sadoveanu ; et, d'autre part cultive le symbolisme avec Macedonski. Ces deux directions demeurent entre les deux guerres mondiales, l'une nationale, l'autre orientée vers la littérature européenne. Toutefois, tendant à rejoindre l'universel, la poésie prend un ton lyrique avec Lucian Blaga, innove dans le domaine de l'expression avec les modernistes, Tudor Arghezi et Ion Barbu, l'avant-garde étant représentée par Tristan Tzara. Le roman connaît un essor grandissant avec Ion Agârbiceanu, Cezar Petrescu, Hortensia Papadat-Bengescu, Camil Petrescu, Gib Mihăescu. La même diversité d'expression caractérise aussi le théâtre de l'entre-deux-guerres, tandis que la critique littéraire est représentée par Tudor Vianu. Après la Seconde Guerre mondiale, la littérature roumaine évolue sous le signe du socialisme.
Depuis 1968, deux tendances générales dominent : la remise en valeur du patrimoine national et l'ouverture vers les littératures étrangères, surtout celle de l'Europe occidentale et des États-Unis. Un nouvel équilibre s'établit : les poètes se veulent originaux et indépendants : Nichita Stănescu, Marin Sorescu, Mircea Dinescu. Les romanciers traitent les problèmes de l'individu, exploitent la veine des « thrillers », cultivent le pittoresque ou le réalisme magique. Le mouvement théâtral est très actif et la décentralisation très poussée. Les thèmes principaux sont les problèmes de la société contemporaine, politiques ou traitent de l'histoire des mythes.
La Roumanie avait un très riche patrimoine architectural où se croisaient des influences byzantines, gothiques, baroques, ottomanes, vénitiennes, françaises de l'époque des lumières, germaniques, modernes (Bauhaus) ainsi que le styles sycrétiques locaux (style « Brâncovan » typique du XVIIIe siècle roumain), mais la dictature communiste, ainsi que la période néolibérale qui lui a succédé, en ont détruit une partie importante, en raison, pour la première, de l'idéologie visant à « faire table rase des traces d'un passé révolu d'exploitation de l'homme par l'homme » et, pour la seconde, d'un productivisme qui ne se soucie que de rentabilité immédiate, et non du Patrimoine culturel ou historique. Il reste cependant un certains nombre de monuments et de bâtiments historiques de valeur, notamment religieux, ainsi que des quartiers et des bourgades entières qui ont été préservés et, dans certains cas, classés. C'est le cas entre autres des églises en bois du Maramureș, des monastères peints de Bucovine, des quartiers historiques des principales villes transylvaines ou l'Athénée roumain, le siège d'Orchestre philharmonique George Enescu, qui fut inauguré en 1889.
Pendant la période communiste, le Palais du Parlement est construit. Ce bâtiment de style néoclassique tardif, est le plus grand bâtiment en pierre et le second plus grand bâtiment administratif au monde après le Pentagone[60],[61]. Depuis 1997, le palais est le siège de la Chambre des deputes et du Sénat.
Plusieurs bâtiments en Roumanie sont de style moderne : le cirque d'État à Bucarest (le cirque Globus), le bâtiment des expositions internationales Romexpo (Complexul Expozițional Romexpo), le Sala Palatului (avec plus de 4 000 places) et le bâtiment futuriste du théâtre national de Bucarest Ion Luca Caragiale.
La sculpture dans l'art médiéval roumain porte l'accent sur les décorations. Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que se développe en Roumanie la sculpture ronde-bosse. Karl Storck, d'origine allemande, s'installe à Bucarest en 1849 et réalise un travail varié dans un style néo-classique, que ce soit en matière de portraits (on retiendra le portrait de Theodor Aman) ou encore en matière de monuments, tels que le Domnița Bălașa ou encore le Spătarul Mihail Cantacuzino à Bucarest. En 1865, il deviendra le premier professeur de sculpture à l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, devenant ainsi une figure prééminente et le principal artisan du renouveau de la sculpture roumaine.
Son fils, Carol Storck, reste célèbre pour ses bustes ("B.P. Hasdeu"), ses allégories ("Le Progrès", "L'Électricité"), ainsi que pour ses sculptures monumentales ("Charles d'Avila").
Ion Georgescu, élève lui aussi de l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, réalisera de nombreux portraits très réalistes, dénotant une vaste connaissance anatomique. C'est notamment le cas pour le portrait de l'acteur Mihail Pascaly. Il gardera cependant certaines inclinaisons pour le romantisme comme avec le "Copiliță rugându-se". On lui doit également la statue de Gheorghe Lazăr sur la Piața Universității à Bucarest, celle de Gheorghe Asachi à Iași, ou encore les allégories de la Justice et de l'Agriculture de la Banque Nationale de Bucarest.
Ștefan Ionescu-Valbudea fut un opposant au néo-classicisme de Georgescu, et se concentra principalement sur l'anatomie humaine, caractérisée au travers de la force et du drame. Parmi ses travaux, on note les œuvres "Mihail Nebunul" ou encore "Speriatul" (La Peur) qui est traité tel un modelage nerveux, anticipant les futurs travaux de Dimitrie Paciurea.
Un autre sculpteur d'origine polonaise, Vladimir Hegel, s'établit à Bucarest et y réalise de nombreux travaux, tels que le "Monument des pompiers de Dealul Spirii". Il aura comme élèves des noms célèbres de la sculpture roumaine, comme Dimitrie Paciurea ou bien encore Constantin Brâncuși
La musique roumaine est particulière au sein de l'Europe de l'Est car la population roumaine n'est pas slave mais en majorité latine, tout comme celle de Moldavie dont la musique partage bien des aspects d'ailleurs. De plus, il existe une grande minorité rome particulièrement versée dans la musique et appelée les Lăutari qui accompagnent traditionnellement les fêtes et banquets (mariages…).
La musique folklorique traditionnelle est très ancienne et se reflète aujourd'hui jusqu'au sein des autres styles de musique — même les plus modernes ou populaires — joués dans le pays. Un musicien comme Gheorghe Zamfir a été l'ambassadeur de cette musique grâce à son succès de par le monde avec sa flûte de Pan (naï).
La musique religieuse inspirée de la musique byzantine s'est aussi adaptée à cette spécificité folklorique et s'est développée au sein de monastères orthodoxes au cours du XVe siècle. La polyphonie qui s'y est implantée au XVIIIe siècle vient elle de l'influence russe et européenne.
Festivals de théâtre :
Le cinématographe est apparu en Roumanie le 27 mai 1896, et les premières projections eurent lieu à Bucarest, au siège du journal en langue française "L'Indépendance Roumaine". Parmi les réalisateurs roumains les plus importants, on note : Jean Georgescu, Victor Iliu, Liviu Ciulei, Ion Popescu-Gopo, Lucian Pintilie, Dan Pița, Alexandru Tatos, Mircea Daneliuc ou encore Sergiu Nicolaescu. Plusieurs films roumains ont reçu des récompenses internationales, comme La Forêt des pendus (prix de la mise en scène au festival de Cannes 1965), L'Hiver en flammes (prix de la première œuvre au festival de Cannes 1966), 12 h 08 à l'est de Bucarest (8 récompenses) ou encore California Dreamin'.
D'autres films ont également connu un succès international, comme La Mort de Dante Lazarescu ou 4 mois, 3 semaines, 2 jours (palme d'or à Cannes en 2007).
Différents festivals cinématographiques ont lieu :
Parmi les acteurs roumains connus, qui presque tous ont débuté au théâtre, on trouve Radu Beligan, Medeea Marinescu, Constantin Tănase, Florin Piersic, Gheorghe Dinică, Toma Caragiu, Jean Constantin, Dem Rădulescu, Puiu Călinescu, Tamara Buciuceanu Botez, Draga Olteanu Matei, Marin Moraru, Stela Popescu, Amza Pellea, Ștefan Bănică, Costel Băloiu, Ilarion Ciobanu, Nae Lăzărescu, Sebastian Papaiani, Florian Pittiș, Mircea Diaconu, Marcel Iureș, Maia Morgenstern ou bien Alexandru Arșinel.
La gymnastique roumaine a pris une dimension internationale après la victoire historique de Nadia Comăneci aux Jeux olympiques d'été de 1976, au cours desquels elle fut la première gymnaste à obtenir la note maximale de 10. Beaucoup d'autres gymnastes roumains se sont depuis illustrés sur la scène mondiale, comme Simona Amânar, Andreea Răducan, Sandra Izbașa ou Marian Drăgulescu.
Le football est le sport le plus populaire en Roumanie.
En rugby à XV, la Roumanie a souvent mis en difficulté le XV de France.
Depuis la fin du régime communiste, le pays connaît une période d'effacement de sa présence sur la scène sportive internationale, peut-être due à ses difficultés économiques.
Le rayonnement culturel international de la Roumanie reste modeste, malgré l'action militante des centres culturels roumains fonctionnant auprès des ambassades et enchaînant des festivals, expositions et conférences sur les sujets les plus divers et les plus modernes, dans un esprit multi-culturel et européen. Cette modestie est proportionnelle aux moyens financiers du pays, mais elle est relative, car si elle reste mal connue, la culture roumaine a néanmoins donné de nombreux personnages d'envergure internationale, même si ce n'est pas en tant que roumains qu'ils sont connus (à titre d'exemple, l'explorateur antarctique Emile Racovitza figure comme « belge » comme le navire à bord duquel il embarqua, le poète Paul Celan figure comme « autrichien » parce qu'il écrivit en allemand, l'aviateur Traian Vuia comme « hongrois » parce que sa région d'origine appartenait à l'Autriche-Hongrie au moment de sa naissance, l'ingénieur Henri Coandă comme « britannique » parce qu'il travailla en Angleterre, le mathématicien et économiste Nicolae Georgescu comme « américain » parce qu'il enseigna aux États-Unis et les lettrés Panaït Istrati, Eugène Ionesco ou Emil Cioran comme « français » parce qu'ils écrivirent en cette langue).
La culture roumaine (au sens large) rayonne donc surtout à travers des personnalités, nées et élevées pour la plupart dans les actuelles Roumanie et Moldavie, mais s'étant parfois exprimées en d'autres langues ou possédant une nationalité non-roumaine ou la double-nationalité, résultant dans certains cas de la « fuite des cerveaux » surtout vers l'Europe de l'Ouest et les États-Unis de 1944 à 1989.
Mais c'est avant tout chez les autochtones de l'autre état à majorité roumanophone : la république de Moldavie, que la culture roumaine est influente, malgré les efforts des gouvernements pro-russes ou communistes qui ont pourtant tout fait pour lui barrer la route, en faisant inscrire dans la Constitution (article 13) que la langue du pays, dénommée ici « moldave », n'est pas du roumain, mais seulement « analogue au roumain » et en promulguant plusieurs lois qui empêchent les autochtones de faire librement référence à l'histoire ou à la culture du peuple roumain et de se définir comme membres de ce peuple[68], alors que rien n'empêche les colons russes et ukrainiens de faire librement référence à l'histoire et à la culture de la Russie ou de l'Ukraine, et de se définir comme « Russes » ou « Ukrainiens » (sans compter que c'est le russe, langue de 6 % de la population, qui est officiellement « langue de communication inter-ethnique »[69]).
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
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1er et 2 janvier | Jour de l'an / Nouvel an | Anul nou | |
en avril ou en mai | Pâques | Paște (singulier) ou Paști (pluriel) | Pâques orthodoxe |
1er mai | Jour du travail | Ziua muncii | |
en mai ou en juin (le dimanche et le lundi) | Pentecôte | Rusalii / Pogorârea Sfântului Duh / Cincizecimea[70] | 50 jours après Pâques orthodoxe |
15 août | Dormition | Adormirea Maicii Domnului | |
1er décembre | Jour de l'Union | Ziua Unirii | C'est le jour de la fête nationale roumaine. Il célèbre l'union de la Transylvanie à l'ancien Royaume de la Roumanie, le 1er décembre 1918. |
25 - 26 décembre | Noël | Nașterea Domnului (Crăciun) |
La Roumanie a pour codes :
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